La CHARTE des valeurs et droits COLLECTIFS démocratiques du PEUPLE SOUVERAIN du Québec
MÉMOIRE | Par Luc Archambault, artiste et citoyen
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S’il est une valeur chérie par l’ensemble des Québécois,es et qui transcende et contient toutes les autres, c’est bien La DÉMOCRATIE et le respect de la primauté de la souveraineté démocratique du peuple, il faudra qu’elle soit partie de la Charte des valeurs collectives des Québécois,es.
Sauf que, ça pose un problème… et il est de taille… nous ne vivons pas dans un État démocratique… puisque l’État du Canada n’a jamais ni sollicité ni obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es… S’il est question de mettre en valeur la valeur de la DÉMOCRATIE endossée par la Québécois,es, on ne pourra pas passer à côté de cette occasion privilégiée de le dire. Et ce, non sans exposer ce qui seul est en mesure d’INVALIDER un tel État de clair DÉNI démocratique ; à savoir…
- cesser de fouler aux pieds la primauté de la souveraineté démocratique du peuple souverain du Québec ;
- faire l’UNION des forces démocratiques citoyennes et politiques du peuple souverain du Québec autour d’UN même Programme COMMUN d’État DÉMOCRATIQUE républicain qui s’ENGAGE à donner l’occasion à ce peuple de vivre selon ses valeurs radicalement DÉMOCRATIQUES ;
- prévoir lui donner dès après les prochaines élections à tenir à Québec l’occasion de se prononcer sur l’État PRÉSENT et non plus seulement lui demander de se prononcer sur l’État devant succéder à cet État de clair déni démocratique…
… pour l’INVALIDER et INVALIDER tout État qui n’a pas obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es et pour VALIDER la Constitution primordiale de la République DÉMOCRATIQUE du PEUPLE SOUVERAIN du Québec[1], dont serait partie la…
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La Charte des valeurs humaines endossées par le peuple Souverain du Québec
Un grand-œuvre collectif démocratique en perpétuelle construction
J’ai réécouté aujourd’hui l’entrevue de Djemila Benhabib à TLMEP diffusée en novembre 2011 | C’est frappant à quel point son propos est d’une troublante actualité cet automne 2013. Elle parle de valeurs humaines égalitaristes qui doivent transcender toutes les valeurs politiques et religieuses ( ou soi-disant religieuses ).
Valeurs : Principe idéal qui sert de référence aux membres d’une communauté.
Exemple : Les valeurs sociales,morales, esthétiques. Échelle de valeurs. La famille est une valeur très importante pour lui. | Antidote
Valeurs humaines
On a dit que la Charte des valeurs québécoises ne faisait que mettre de l’avant tout simplement des valeurs humaines qui ne sauraient être exclusivement québécoises, comme si le fait que les Québécois,es endossent des valeurs humaines les empêchaient d’être québécoises. Ce n’est pas parce qu’elles sont humaines qu’elles ne peuvent pas être québécoises et vice-versa, ce n’est pas parce qu’elles sont québécoises qu’elles ne peuvent pas être humaines. La question est quelles valeurs humaines sont endossées par les Québécois,es, lesquelles ne le sont pas…
Mais pour clarifier le tout, suffit de libeller le titre de la Charte de la manière suivante pour échapper à ces critiques fallacieuses : « Charte des valeurs humaines endossées par le peuple Souverain du Québec ».
Valeurs collectives
La Charte des droits de la personne s’occupe de défendre et protéger les droits de chaque personne membre d’une collectivité. La Charte des valeurs endossées parles Québécois,es s’occupe de défendre et protéger les droits collectifs de la majorité et des minorités.
Dont, au premier chef, le droit de mettre de l’avant la Culture et les valeurs endossées par les Québécois,es, en tout respect de la protection de la diversité culturelle de l’Humanité. Ainsi est mis de l’avant et protégée la valeur humaine de la diversité culturelle et raciale de l’Humanité qui a mis ±160 000 ans à se construire.
Il est question de déterminer ce qui peut équilibrer la défense des droits individuels et la défense des droits collectifs du peuple souverain du Québec ;droits collectifs de la majorité, et droits collectifs des minorités ( ethniques,linguistiques, religieuses, sexuelles et autres ).
En fait, cette Charte pourrait, devrait, se nommer Charte des droits collectifs du peuple Souverain du Québec, en complément de la Charte des droits individuels ( droits de la personne ),toutes chartes devant être partie des Actes constituants d’un État démocratique valide. Valide, parce que validé par les voix référendaires du peuple souverain du Québec ; ce que ne sont pas les Actes constituants du Canada en vigueur actuellement au Québec et ayant cours légal illégitime puisqu’ils n’ont jamais été soumis à référendum ni bien sûr pour cela, qui n’ont jamais obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es ( 50% + 1 ).
Valeurs collectives démocratiques
S’il est un principe qui est très majoritairement voire unanimement la référence fondamentale du peuple Souverain du Québec, c’est La DÉMOCRATIE.
La DÉMOCRATIE et ce qu’elle engage en terme de comportement civiques des collectivités dans l’État démocratique qui prévaloir sur SON territoire national du Québec, autant au niveau national que régional et municipal ;autant dans les organisations de la société civile que syndicales ou dans les organisation de la vie associative.
Il me semble crucial d’inclure la valeur DÉMOCRATIQUE dans toute Charte qui prétendrait déterminer ce qui est partie des valeurs des Québécois,es.
Et quelles sont-elles ces valeurs démocratiques collectives du peuple souverain du Québec parties de sa culture sociétale et politiques ? Voilà ce qu’une telle Charte pourrait définir, voire déterminer,de manière jamais plus incontestable que par référendum constituant, invalidant l’État illégitime du Royaume de la Couronne canado-britannique qui s’impose depuis 253 ans de manière parfaitement arbitraire et impériale aux lendemains de la défaite du 13 septembre 1759.
Un État du Canada doté d’une Constitution qui n’a jamais été soumise à référendum et qui par conséquent est ILLÉGITIME puisqu’elle n’a jamais obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es. Un État qui succède sans rupture à une succession d’États qui n’ont jamais été approuvés par le peuple souverain du Québec depuis que s’est imposé l’État d’occupation militaire à Québec sous loi martiale à compter du 18 septembre 1759 dès après la signature prématurée de la Capitulation de Québec.
Vivre dans un État DÉMOCRATIQUE
- Vivre dans un État démocratique, à savoir, un État qui émane du peuple ; un État dont les Actes constituants sont approuvés par Le PEUPLE, et jamais aussi clairement approuvés que par référendum librement et valablement tenu ; comme en Australie depuis 1900, en Irlande depuis 1937, en France depuis 1946, et dans maints autres pays y compris l’Espagne monarchiste depuis 1978. ( Constitution de l’Espagne – Référendum du 6 décembre 1978 ) ;
- Vivre dans un État radicalement démocratique qui reconnait la primauté de la souveraineté du peuple ;
- Vivre dans un État démocratique qui met de l’avant et qui protège la diversité culturelle et raciale de l’Humanité qui a mis ± 160 000 ans à se mettre au point et développer ;
- Vivre dans un État démocratique qui reconnaît à la majorité de droit de se développer hors le standard uniformisateur multiculturaliste canadianisateur ;
Pour vivre dans un État démocratique il faut, sans condition ni délai dès après les prochaines élections à tenir à Québec, appeler ce peuple à RENVERSER l’État de clair déni démocratique canadianisateur actuel pour que lui succède un État qui émane du peuple et qui obtient pour ses Actes constituants le clair OUI référendaire des Québécois,es. Mais rien n’empêche de déterminer maintenant ce qui pourra être en termes de valeurs, partie des Actes constituants d’un État du peuple souverain du Québec légitime devant succéder à l’État illégitime actuel.
C’est une occasion unique de mettre de l’avant la DÉMOCRATIE et la mise sur pieds d’un État démocratique du Québec. C’est l’occasion de dire que cet État ACTUEL du Canada ne l’est pas DÉMOCRATIQUE… puisque ses Actes constituants n’ont JAMAIS obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es.
Valeurs d’un État démocratique du peuple souverain du Québec ( à fonder )
1. Défendre et protéger des droits individuels des Québécois,es ( Charte des droits de la personne ) ;
La Charte des droits de la personne est partie de cette Charte des valeurs ; elle devra y faire référence ; notamment faire référence aux valeurs qui concernent l’égalité des sexes ; l’interdiction de la ségrégation sexuelle ; etc. ;
2. Défendre et protéger les droits collectifs du peuple souverain du Québec
2.1 Défense des droits collectifs de la majorité ;
La Charte des valeurs définit de quelle majorité il est question ; à savoir, la majorité des Québécois,es d’origine neufrancienne (Nouvelle-France ) ; ayant des origines neufrancienne ; de langue française ;vivant dans un État de seule langue officielle française, tel que le spécifie déjà la Loi 101 ; une majorité ayant intégré des personnes venues de partout dans le monde, y compris d’Amérique du Nord, via les métissages avec les Premières nations datant du début de notre implantation continue en Nouvelle-France ; des personnes usant de leur liberté de conscience et de religions de toutes sortes de manières différentes, agnostique, catholique,protestante, juive, etc. ; partageant une histoire commune en continue depuis405 ans.
Que ces valeurs humaines soient défendues par d’autres majorités ou des minorités, reste que la Charte des valeurs met de l’avant les valeurs suivantes :
2.1.1 Défense et protection de la diversité culturelle de l’Humanité
Chaque culture pouvant se développer de manière « endogène[2] ». Chaque culture se développant à l’interne, à même ses forces internes, non pas telles que laminées brutalement ou insidieusement par des causes externes, le fait d’être entouré par 360M d’anglophones ; comme un flux migratoire massif non régulé par l’intégration de ce flux.
Le standard multiculturaliste canadian a été mis au point pour détruire le bi-culturalisme québéco-canadien. Il applique aux parties du tout culturel humain la qualité du tout pluriel culturel humain. En appliquant aux parties la qualité multiculturelle du tout culturel humain,chaque partie n’est plus que pareille aux autres, le tout n’est donc plus pluriel… C’est la destruction de la pluralité du tout culturel humain, c’est la destruction de la diversité culturelle et raciale du tout culturel et racial humain.
La dissociation cognitive multiculturaliste prend la partie pour le tout et tient à appliquer aux parties la qualité multiculturelle du tout culturel humain, ce qui détruit et ne peut que détruire à terme la pluralité du tout qu’on prétend défendre et protéger sous prétexte d’ouverture à l’autre… En fait, il s’agit d’une fermeture à l’altérité… on veut détruire l’altérité. On veut la détruire ou on ne comprend pas qu’il est question de la détruire.
2.2 Défense des droits collectifs des minorités;
La Charte des droits de la personne est partie de la défense ces droits collectifs des minorités ; la Charte des valeurs pourrait y faire référence;
Mais elle pourrait aussi spécifier quels sont les droits collectifs des minorités ethniques et définir quelles minorités sont concernées ; par exemple la loi 101 protège les droits de la minorité anglophone ; la Charte des valeurs pourrait y faire référence ;
Mais elle pourrait aussi déterminer que c’est l’endogéno-culturalisme qui est ici mis de l’avant, et ce,contrairement à ce que met de l’avant le multi-inter-culturalisme canadianisateur; ainsi, les minorités ethniques autres qu’anglophones doivent s’intégrer à la majorité francophone ; la Loi 101 encadre cette intégration et la favorise ; la Charte des valeurs pourrait faire référence à ce principe partie des valeurs endossées par la majorité québécois,es d’origine neufrancienne (Nouvelle-France ).
3. La neutralité de l’État
3.1 La neutralité politique
L’État démocratique n’a pas de préférences idéologiques, il est ni de droite ni de gauche, ni capitaliste, ni socialiste, ni communiste. Il est neutre. La députation ou un partie de la députation du peuple ainsi que le gouvernement du peuple pourront avoir et mettre de l’avant des préférences quant à la gouvernance de l’État, mais l’État lui, ne doit pas avoir de préférence, ni ses employé,es, ni ses composantes.
3.2 La neutralité religieuse =LAÏCITÉ de l’État = Charte de la laïcité de l’État du Québec
Cette Charte des valeurs doit inclure comme valeur humaine, le fait que l’État démocratique se doit d’être neutre, à tous égards politiques et religieux. La laïcité de l’État est une valeur essentielle partie des valeurs démocratiques humaines du peuple Souverain du Québec.
Voilà pourquoi la Charte des valeurs détermine dans sa Charte de la laïcité de l’État démocratique du peuple Souverain du Québec, un certain nombre de critère, de dispositifs, de règles devant prévaloir dans un tel État.
Charte de la laïcité de l’État du Québec
3.2.1 Aucun signe religieux n’est admis dans les lieux où s’exercent les activités de l’État ;
La neutralité de l’État s’applique à toutes les religions y compris à celle de la majorité ;
Le crucifix de l’ANQ pour cela, un temps accroché aux murs de l’ANQ sera remis à l’Église catholique à qui il appartient en propre comme au figuré ;
3.2.2 Aucun signe religieux ou sectaire ( mis de l’avant par des sectes religieuses ou politiques ) ne sera admis dans les lieux où s’exercent l’autorité et le magister de l’État démocratique, et, la Charte des valeurs détermine les critères devant prévaloir dans l’État et ses composantes. Ce qui semble se trouver à être, le projet que veut soumettre le gouvernement du PQ prochainement…
[2] Endogène : qui est produit par l’organisme, qui est issu d’une cause interne.
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Raison-Publique.fr et l’apologie multi-inter-culturaliste
Des 13 articles publiés sur le thème du multiculturalisme dans la revue française Raison-Publique.fr1, 5 ont été écrit par 4 auteur,es oeuvrant dans des universités québécoises (2) et canadiennes (2). Pour dire le moins, il y a surreprésentation canadienne en ces pages, comme du reste ailleurs quand il est question de multiculturalisme. La doxa multiculturaliste internationale est résolument canadian…
Comme l’écrit Michel Wieviorka dans son article intitulé Le multiculturalisme : un concept à reconstruire toujours publié dans la Revue Raison-Publique.fr, on parle de 50 ans de pensée multiculturaliste qui, notamment au Canada sous le règne du Premier ministre Pierre Elliott Trudeau, s’est incarnée dans ses Actes constituants de 1982 clé de voute de ce qu’on a appelé le rapatriement de la Constitution du Canada – dont est partie une Charte des droits de la personne résolument multiculturaliste – et à travers la Loi sur le multiculturalisme canadien adoptée par la Chambre des communes à Ottawa le 21 juillet 1988. Charte Canadienne que Charles Taylor défend de manière très active au Québec depuis que le gouvernement minoritaire du Parti québécois de Pauline Marois, première Première ministre du Québec, a initié le débat portant sur la Charte des valeurs et des droits collectifs du Québec par le dépôt d’un projet de Loi piloté par le ministre Bernard Drainville.
Il est heureux de lire dans son article une mise en garde préliminaire fort bienvenue quand on ne reconnait pas la validité des Actes constituants multiculturalistes canadians : « La question des Indiens, comme celle du Québec, nous indique que le multiculturalisme n’est pas adapté au traitement politique de toutes les différences : dès qu’il s’agit de sortir d’une société, d’affirmer l’indépendance et même l’autonomie d’une Nation, l’enjeu devient autre que celui de vivre ensemble, démocratiquement, avec nos différences.2 »
Or le multiculturalisme canadian a un tout autre projet : il tient à se poser comme solution exemplaire au problème que pose l’existence de ce que Will Kymlincka appelle par ailleurs les groupes nationaux infra-étatiques. Ce que semble avoir bien observé M. Wieviorka, c’est que ça ne saurait être le cas.
En conséquence, il est sidérant – du moins quand on sait ce qu’il en est de la situation au Québec et des incarnations politiques de la pensée multiculturaliste canadian défendu par les autres auteur,es publié,es dans la Revue Raison-Publique.fr – de lire l’affirmation suivante sous la plume de Patrick Imbert dans son article publié toujours dans la même revue le 19 fév. 2010 qui met en valeur l’idéologie multiculturaliste de Charles Taylor et Will Kymlicka : « Le multiculturalisme est lié à la politique de reconnaissance des autres et rejoint la lutte démocratique contre toute forme d’impérialisme. »
Le multiculturalisme comme antidote « à toute forme d’impérialisme »… Vraiment !?
On peut comprendre qu’une telle et si consternante affirmation soit endossée par les Européens peu ou pas au fait de ce qui se passe au Québec, puisqu’ils n’ont accès qu’aux chantres du multiculturalisme canadian qui ont une curieuse interprétation de ce qu’est la démocratie et l’anti-impérialisme. Notamment quand on lit autant Patrick Imbert, Arash Abizadeh que Will Kymlicka dans la Revue Raison-Publique.fr.
Ce dernier décrit l’état des lieux des différentes facettes du multiculturalisme après 40 ans d’histoire, et pour parler du « traitement des groupes « nationaux » infra-étatiques, tels que les Québécois au Canada, les Écossais et les Gallois en Grande-Bretagne, les Catalans et les Basques en Espagne, les Flamands en Belgique, la minorité germanophone du Sud-Tyrol italien et Porto Rico aux États-Unis. » Will Kymlicka déclare :
« Aujourd’hui, tous les pays que je viens de citer ont accepté le principe de la permanence définitive de ces nationalités infra-étatiques et la prise en compte de leur sentiment national. Cette prise en compte a pris la forme concrète de ce que nous pouvons appeler un « fédéralisme multinational et multilingue », c’est-à-dire de la création d’une entité fédérée ou quasi-fédérée, dans laquelle le groupe minoritaire dispose d’une majorité locale et peut ainsi exercer une autogestion. De surcroît, la langue de ce groupe est explicitement reconnue comme langue officielle, du moins dans l’entité fédérée. »
Aussi simple que ça… le multiculturalisme, tel que pratiqué au Canada de manière soi-disant exemplaire pour le plus grand bénéfice de l’Humanité souffrante, a réglé la question, du moins d’après Will Kymlicka… et… on peut passer à autre chose pour appliquer au reste du monde ce qui a été, soi-disant heureusement avec raison, appliqué à la situation du Québec dans le Canada. Nul besoin de s’étendre sur la question plus de quelques phrases puisque la question s’est réglée de manière concrète d’après lui grâce à « ce que nous pouvons appeler un « fédéralisme multinational et multilingue » ». Impressionnant ! Et ce… contre tout impérialisme… bien sûr… qu’on se le dise…
De l’illégitimité démocratique de l’État multiculturaliste impérial canadian
Or, pour qu’il y ait FÉDÉRALISME qu’il soit multiculturel ou pas, encore faut-il qu’il y ait libre ALLIANCE… du moins si on a le moindre respect de l’étymologie et pour le sens qu’on les mots dans la langue française.
(con) FÉDÉRAL = Foedus = ALLIANCE (traité).
Quand donc Le PEUPLE Souverain du Québec a-t-il signé de sa main démocratique référendaire quelque traité d’ALLIANCE que ce soit avec qui que ce soit ? Quand donc a-t-il validé pareillement les Actes constituants de quelque État que ce soit découlant de tel traité qui n’a jamais été signé ? JAMAIS.
Or, peut-on imaginer aujourd’hui un État de droit démocratique légitime en France sous République dont les Actes constituants n’auraient jamais été soumis à référendum à l’aval du peuple souverain de France ? Certainement pas…
Or, jamais les Québécois,es n’ont eu l’occasion de se prononcer sur les États s’étant succédé sans rupture sur son territoire national du Québec depuis la Conquête jusqu’à celui qui s’applique actuellement et unilatéralement depuis 1982.
Cela, ni après la capitulation de Québec au lendemain de la bataille du 13 septembre 1759, 4 ans sous occupation militaire et loi martiale britannique jusqu’en octobre 1763 ; ni lors de la signature le 10 fév. 1763 du Traité de Paris – Acte de Cession de la Nouvelle-France par la Couronne de France à la Couronne d’Angleterre ; ni lors de la création de la Province of Quebec par Proclamation royale du 7 oct. 1763 ; ni lors de la promulgation de l’Acte de Québec du 22 juin 1774 ; ni pour la signature du Traité de Paris du 3 sept. 1783 qui met fin à la guerre d’Indépendance des États-Unis et qui définit les frontières des colonies britanniques du Nord de l’Amérique ; ni lors de l’adoption par le Parlement britannique de l’Acte constitutionnel du 10 juin 1791 qui scindait la Province of Quebec en Haut et Bas-Canada ; ni lors de l’adoption par le Parlement du Royaume-Uni en juillet 1840 et publiée le 10 février 1841 de l’Acte d’Union – une constitution qui crée le Canada-Uni ( réunissant Haut et Bas-Canada ) ; ni lors de la création du Dominion du Canada le 1er juillet 1867 appelé aussi la Confédération du Canada ( Cf : Jean-François Lisée – dans l’Actualité du 30 juin 2010 « Célébrer… une fraude – 1er juillet : Pourquoi la fête est-elle si triste ? » ) ; ni lors de la création par le Parlement de Westminster en 1982 du Royaume de la Couronne canado-britannique du Canada à l’instigation de Pierre Elliott Trudeau contre l’avis unanime de la députation du Québec siégeant à l’Assemblée nationale du Québec.
Pour qu’un État FÉDÉRAL du CANADA multiculturaliste démocratiquement légitime s’appliquant heureusement au Québec existe, encore eut-il fallu que ses Actes constituants soient validés par le peuple souverain du Québec… et jamais plus clairement et directement que par référendum. Comme une telle chose ne s’est jamais avérée, il n’y a pas une telle chose qu’un État FÉDÉRAL du Canada et donc pas non plus de « fédéralistes » partisans d’un tel État fédéral qui n’existe pas… Il n’y a que des canadianisateurs… une minorité très active qui n’a de cesse de faire canadian, ce qui ne l’est pas.
Le multiculturalisme canadian se trouve à être dans les circonstance que l’une, parmi tant d’autres, des formes innombrables de contraintes produite par l’Empire pour tenter de faire disparaitre le peuple souverain du Québec, sinon, pour en diminuer le nombre et pour continuer à imposer sur son territoire national du Québec un État dont les Québécois,es n’ont jamais voulu et ne veulent toujours pas, comme l’évoque Michel Wieviorka dans l’article précité.
Le Canada nation unitaire aujourd’hui multiculturaliste ne passe pas au Québec, et pas davantage ses Actes constituants multi-inter-culturaliste de 1982. Vous en doutez, alors posons-nous la question. Si les Québécois,es approuvaient les Actes constituants de l’État multiculturaliste du Royaume de la Couronne canado-britannique soi-disant fédéral pourquoi donc n’ont-il jamais été soumis à référendum par les autorités impériales ? Poser la question c’est y répondre : tout simplement parce que si la question avait été posée, c’eut été NON. C’eut été NON en 1759, en 1763, en 1791, en 1840, en 1867 et en… 1982.
Même Pierre Elliott Trudeau le Magnifique, au faîte de sa gloire et de sa popularité ne s’est jamais risqué à soumettre à référendum les Actes constituants de l’État du Canada qui s’applique aujourd’hui au Québec et au peuple souverain du Québec. Du reste c’est pour cela qu’il n’a pas fondé de République du Canada, et n’a fait que sans rupture, transporter à Ottawa, ce qui se trouvait auparavant à Westminster.
Will Kymlicka nous trace un excellent portrait de ce type d’État impérialiste, mais nous fait croire que le multiculturalisme a changé ça… or il n’en n’est rien, au Canada du moins. Le multi-inter-culturalisme canadian est une manière, différente peut-être, de faire indirectement ce qu’il était de plus en plus difficile de faire directement, à savoir, nier l’existence du peuple souverain du Québec et s’imposer sans jamais lui donner l’occasion de se prononcer sur les Actes constituants de l’État de droit impérial s’appliquant à son territoire national du Québec.
« Pratiquement toutes les démocraties occidentales, ainsi que la plupart des États post-coloniaux, ont plus ou moins poursuivi cet idéal de l’État nation. Il a cependant été de plus en plus contesté. Il y a, sur le territoire de ces États, beaucoup de groupes qui ont leur propre langage, leur propre histoire, leurs propres cultures, héros et symboles. Ces groupes sont confrontés à l’exclusion ou a l’assimilation par ce processus de construction nationale. En réaction, beaucoup de ces groupes ont contesté les tentatives de construire des États nations homogènes et défendu un modèle d’État plus multiculturel. »
[…]
« Les membres de groupes historiquement subordonnés exigent aujourd’hui l’égalité, et l’exigent comme un droit. Ce changement a des conséquences de taille, encore incomplètement déployées. Le multiculturalisme est comme la « troisième vague » des réformes initiées par cette révolution des droits de l’homme. La première vague était la décolonisation (de 1948 à 1966 à peu près), la seconde a été la déségrégation raciale et le mouvement américain des droits civiques (en gros de 1955 à 1964), et la troisième vague est le multiculturalisme (depuis la fin des années soixante).
À chaque fois, les idées des droits de l’homme et des droits civiques ont joué un rôle essentiel pour pousser les groupes non-dominants à contester leur statut traditionnel. »
… nous dit-il. Tout baigne donc… le multiculturalisme s’est heureusement généralisé partout… sur la base d’une forfanterie canadian, et, ce n’est pas près de finir.
Toujours dans le même article Will Kymlicka présente multiculturalisme en général comme étant la solution qui s’est avec bonheur et depuis 50 ans implantée dans l’ensemble des États aux prises avec des problèmes culturels.
Or, qui parle ici ? Un Canadian multiculturaliste qui endosse sans problème l’État soi-disant fédéral du Royaume de la Couronne canado-britannique qui sans rupture s’est auto-constitué jusqu’en 1982 par-dessus la tête du peuple, de par la seule autorité auto-proclamée légitime de la députation des peuples du Royaume-Uni siégeant au Parlement de Westminster qui a accordé l’indépendance au Parlement d’Ottawa et à la Couronne du Canada qu’il contrôle désormais, par-dessus la tête du peuple souverain du Québec, et contre l’unanime gré de sa députation siégeant à l’Assemblée nationale du Québec qui a voté une motion refusant d’adhérer à tels Actes constituants de 1982 ; sans jamais donc ni solliciter ni obtenir le clair OUI référendaire des Québécois,es.
S’applique sur le territoire national du peuple souverain du Québec des Actes constituants de l’État « fédéral » du Canada, sans qu’ils n’aient été soumis à référendum, comme en Australie depuis 1900, en Irlande depuis 1937, en Islande depuis 1944, en France depuis 1946 et 1958, au Sénégal depuis 1958, en République soudanaise, malgache, du Dahomey, du Niger, de Haute-Volta, de Côte d’Ivoire, du Tchad, de Centrafrique, du Congo, du Gabon, de Mauritanie depuis 1960, comme en Espagne monarchiste depuis 1978, en Suisse depuis 1999, en Thaïlande depuis 2007, au Belize depuis 2008, au Kenya et à Madagascar depuis 2010, en Égypte depuis 2011… etc… Sans parler des Constitutions qui émanent d’une Assemblée constituante élue au suffrage universel comme en Italie depuis 1948, en Tunisie depuis 1956 et 2011, au Portugal depuis 1976… etc…
Et, ce « fédéralisme multinational, multilingue » et multiculturaliste serait le fin du fin de la démocratie anti-impérialiste ? Vraiment !?
Certainement pas quand il s’impose par-dessus la tête du peuple… Il ne saurait en être question au Québec comme ailleurs, dans la seule mesure où Le Peuple souverain concerné, au Québec comme ailleurs, endosse les Actes constituants de l’État qui s’applique à son territoire national, comme l’a pu faire en 1946 Le Peuple souverain de France pour la VIe République française et en 1958 pour la Ve République.
En vertu de quel droit, de quel principe devrait être tenu pour légitimement démocratique et anti-impérialiste au Québec un État jamais soumis à l’aval du peuple alors qu’il ne viendrait jamais à l’idée d’aucun démocrate que s’impose au peuple souverain de France quelqu’État que ce soit sans qu’il approuve nommément les Actes constituants de l’État ou des États qui s’appliquent à son territoire national ? Aucun droit ne permet de se satisfaire d’une telle forfanterie impérialiste…
Le problème de la culture
La question est : comment donc les affirmations aberrantes des multiculturalistes canadians peuvent-elles être aussi généralement admises dans la communauté internationale de chercheurs universitaires et comment se fait-il que soient si célébrées les personnes qui les présentent notamment dans la Revue savante Raison publique.fr ? Forcément, le manque de Connaissance.
Pour combler ce manque, il me semble impératif de faire l’histoire de la genèse de l’idéologie multiculturaliste canadian. Ce qui permettrait de nourrir la réflexion sur le multiculturalisme tout court, qui est tenu pour avoir réglé la question des « différences » au Québec, du moins d’après Will Kymlicka.
Comme l’a si bien compris et observé l’auteur Michel Wieviorka précité, ce que présente Will Kymlicka ne saurait être admissible quant à la situation du peuple souverain du Québec. Mais, pourquoi donc tient-il encore à défendre encore le multiculturalisme dans de telles conditions ? D’autant qu’il le questionne de tant de manière qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. N’est-ce pas l’idéologie toute entière qui est mal fondée ?
Je réponds OUI à cette question et, de plusieurs manières… à commencer par ce qui a fondé cette vision soi-disant nouvelle et adaptée à des réalités nouvelles comme nous le chantent les chantres patentés du multiculturalisme anti-impérialiste venant du Canada.
La question à se poser est la suivante, si la doctrine idéologique et les dispositifs politiques, constitutifs et législatifs du multi-inter-culturalisme ne peuvent s’appliquer heureusement aux cultures « infra-étatiques », pourquoi donc pourraient-ils mieux trouver réponse à d’autres problématiques culturelles que vivent les États modernes, comme, et pour reprendre les termes de Will Kymlicka : celles concernant « les peuples indigènes », « les groupes issus de l’immigration », « les « sans-papiers » » ?
Comment y répondre sans tenter d’identifier l’origine et la nature de l’incapacité du multi-inter-culturalisme de trouver réponse aux problèmes posés par l’existence, la reconnaissance et la protection des cultures et nations infra-étatiques ?
L’histoire canadian du multiculturalisme
De l’origine de la dissociation cognitive impérialiste multi-inter-culturaliste canadianisatrice
On ne peut ici faire l’histoire de tout ce qui a été produit en Canada par la Couronne d’Angleterre, aujourd’hui canado-britannique, pour faire disparaître le fait français en Amérique du Nord, pour assimiler les descendant,es des neufrancien,nes ; pour empêcher, restreindre, limiter le développement économique, politique et culturel du peuple souverain du Québec depuis la Conquête, mais disons seulement que vivent en Amérique du Nord aujourd’hui, ( au Canada et aux États-Unis ), ± 28M de personnes ayant des ascendances neufranciennes ( Nouvelle-France ), parfaitement anglicisées ( dont par exemple Madona ), auxquelles s’ajoutent les ±7M de Québécois,es de même ascendance neufrancienne ( ce qui exclut les « Français,es » émigré,es au Canada et aux États-Unis depuis la Conquête jusqu’à nos jours ). C’est dire que, si le Québec était parvenu à mieux contrer ce qui a été produit pour encourager sa saignée états-unienne et l’assimilation des francophones du Canada, le Québec compterait aujourd’hui de 20 à 30M de personnes d’origine neufrancienne parlant toujours le français, en lieu et place de 7M sur une population actuelle de ± 8M ( en admettant qu’une certaine diaspora se serait malgré tout produite ).
Le poids démographique est crucial en matière de bonne fortune nationale… il était donc crucial de diminuer le nombre des descendant,es neufrancien,nes s’étant implanté les « provinces » françaises de Nouvelle-France – en Acadie, en Canada, en Louisiane et dans la Pays-d’en-Haut – qui s’étendait sur toute la partie Est de l’Amérique du Nord, de la Baie d’Hudson au Golfe du Mexique, grâce à la bonne fortune diplomatique des Français,es de Nouvelle-France, allié,es avec un très grand nombre de Premières nations d’Amérique du Nord qui, sous Régime français occupaient librement leur territoires ancestraux avant la Conquête et l’Indépendance des États-Unis.
Après la Conquête, les Britanniques ne pouvaient occuper le territoire conquis sans la population qui depuis 151 ans s’était implantée à demeure en Nouvelle-France et qui avait trouvé comment y vivre et comment survivre à l’hiver meurtrier sans quitter pour l’hiver, comme le faisaient les Premières nations de passage l’été dans la vallée du St-Laurent, leurs quartiers étaient plus au sud, dans ce qui est aujourd’hui le Sud de l’Ontario ou le Nord-Est des États-Unis. Ce n’est donc pas par grandeur d’âme mais par pure nécessité géopolitique, économique et militaire que les Britanniques ont attribué quelque droit décent aux habitant,es de la Province of Québec ( pro victus… pour les vaincus ), malgré la sujétion coloniale qui s’appliquait. Quand l’immigration anglaise a commencé à égaler le nombre des descendant,es des neufrancien,nes dans les années 1800, l’utilité n’était plus de mise… et il a été question dès après la Rébellion des patriotes de 1837-38 qui réclamaient un État démocratique républicain, d’écraser toute tentative de construction nationale distincte du Canada et question d’assimiler les Québécois,es d’alors, de toutes les manières possibles ( Rapport Durham ). En 1867, s’est inventée la fiction des deux peuples fondateurs d’une confédération, qui a mené ensuite à l’idée du bi-culturalisme3 qui a eu cours jusqu’à l’avènement du multiculturalisme.
Le bi-culturalisme et la notion des deux peuples fondateurs du Canada, posait un grave problème qu’il fallait résoudre. Le fait que soit reconnue dans l’État ( la nation ) du Québec posait le problème de la légitimité démocratique de l’État du Canada. En effet, s’il y a nation du Québec, s’il y a peuple, s’il y a démocratie, le peuple doit se prononcer sur les Actes constituants de l’État. Le problème consiste donc à obtenir le OUI du peuple. Comme les canadianisateurs étaient incapables de l’obtenir ce OUI, ne leur restait plus qu’à nier l’existence du peuple souverain du Québec. Le bi-culturalisme et la notion des deux peuples fondateurs empêchait que s’applique cette négation. Rappelons-nous qu’à l’époque, le Canada était toujours de jure, une colonie britannique et qu’il était question de changer ce statut pour faire du Canada un État nation à part entière, il était question de « rapatrier la Constitution ».
S’est donc édifiée peu à peu l’idée qui consiste à faire du peuple souverain du Québec, une « communauté ethnique », comme une autre, ce qui permettait de disqualifier le « nationalisme ethnique », puisqu’on le sait bien… l’ethnique, c’est sale. Le multiculturalisme a pu y parvenir et a fait en sorte que se constitue l’État du Royaume de la Couronne canado-britannique par-dessus la tête du peuple souverain du Québec en le fabriquant de telle manière que Le Peuple ne puisse pas se trouver en droit réclamer d’être nommément consulté, puisque son existence de peuple souverain à part entière est niée, ravalé qu’il est au rang de « communauté ethnique » comme une autre, ravalé au rang de population immigrante.
Il s’agissait de faire en sorte que l’État naissant du Canada continue à nier l’existence de ce peuple et ce n’était pas possible en vertu de la doctrine bi-culturaliste des deux peuples fondateurs.
Ce n’était possible que si et seulement si naissait la doctrine multiculturaliste. Elle s’est donc édifiée sur la base d’une forfanterie.
Ce n’est pas la raison anti-impérialiste qui était à l’œuvre, mais bien la raison impérialiste, la passion impérialiste qui raisonnait. C’est cette même passion, qui se présente au monde en tant que raison anti-impérialiste multi-inter-culturaliste. Et ça marche… Nous voilà aux prises avec un multiculturalisme mondial soi-disant anti-impérialiste fondé par des penseurs impérialistes.
Les canadianisateurs obtiennent l’approbation du monde. C’est crucial politiquement que le monde valide le multiculturalisme canadian. Pourquoi ? Pour faire en sorte que les Québécois,es renoncent à ce qu’engage leur existence de peuple souverain sur leur territoire national du Québec, à savoir, le droit à l’autodétermination et l’invalidation des Actes constituants multi-inter-culturalistes qui s’appliquent au Québec sans jamais reconnaître la réalité de cette existence doublement néantisé par le fait qu’en conséquence de cette non-existence, il n’est pas consulté ni requis de le consulter et d’obtenir son approbation. Il n’existe pas, on n’en mentionne pas l’existence, on ne le consulte pas. Bien sûr une simple loi reconnait l’existence en question, mais dans la seule mesure où il est « dans » le Canada, sans autre conséquence que de faux-semblant d’existence.
Dès lors que Le Peuple lui-même est forcé par une autorité supérieure à nier sa propre existence, s’impose à lui une contrainte majeure qui contamine le débat politique. Le multiculturalisme a dopé la confiance des minorités anglaises et allophones du Québec ; il a légitimé la négation de l’existence du peuple souverain du Québec ; a légitimé l’idée fausse qu’il n’y avait au Canada, donc aussi au Québec, que des « communautés ethniques », égales entre elles et « protégées » par les Actes constituants du Canada, auto-proclamés valides par-dessus la tête des peuples souverains du Canada, y compris donc par-dessus la tête du peuple souverain du Québec.
Comme si existait une telle chose qu’un peuple italo-québécois au Québec, ou qu’un peuple anglo-québécois. Or le peuple souverain italien vit en Italie, et le peuple souverain du Canada vit en Canada. Or, le peuple souverain du Québec n’a nul autre endroit au monde ou vivre qu’en Québec. Il n’est pas une « commaunauté ethnique » comme une autre. Le multiculturalisme fait en sorte qu’il soit ravalé au rang de « communauté ethnique ». C’est ce que valide les multiculturalistes canadians comme Will Kymlicka, comme Chales Taylor, comme Patrick Imbert, et plus récemment comme Arash Abizadeh.
Arash Abizadeh se trouve à mettre le clou dans le cercueil et à parachever l’ouvrage doctrinaire intellectuel en mesure de disqualifier et d’empêcher le peuple souverain du Québec d’user de ses droits à l’autodétermination garantis par la Charte des Nations-Unis dans le plus récent article publié dans la revue Raison-Publique.fr ( 18 déc. 2014 Démocratie, nation et ethnie : le problème des frontières ) : il nie aux États-nations le droit de disposer d’eux-mêmes, il fait en sorte de légitimer les canadianisateurs de délégitimer tout exercice démocratique référendaire au Québec ; il trouve comment le mieux faire en sorte de disqualifier tout exercice démocratique en mesure de résoudre le problème ; il donne à une argumentaire impérialiste, les arguments théoriques pour disqualifier l’exercice démocratique en cours et à venir, permettant au peuple souverain du Québec de se reconnaître comme peuple existant capable de s’autodéterminer et de déterminer la nature de l’État devant s’appliquer à son territoire national du Québec. Ce qui est crucial, c’est de convaincre le plus grand nombre possible de Québécois,es qu’il,elles auraient tort de se reconnaître comme peuple et de se gouverner en conséquence.
Il est question pour lui de légitimer ce que les canadianisateurs invoquent pour disqualifier la démocratie québécoise. Les Québécois,es n’ont pas droit d’exister en tant que peuple souverain démocratique, au cas où devait s’imposer la logique démocratique fondée sur l’autodétermination des peuples. Il invente de toutes pièces une légitimité démocratique qui n’est plus fondée sur l’existence des peuples, mais sur l’existence d’un soit disant DÉMOS universel qui ne saurait en aucun cas être exclu de l’espace-temps national. On accrédite l’idée que le nationalisme québécois ne peut que carburer à l’exclusion. C’est le comble de la désincarnation multiculturaliste fondée sur la déterritorialisation de la culture. Une dissociation cognitive caractérisée, auto-justifiée par l’idée qui valide la déterritorialisation de la culture et son individualisation obligé, l’individu est sorti de la Cuisse de Jupiter.
La déterritorialisation4 de la culture
Dans L’Anti-Œdipe5, Deleuze et Guattari ont pensé le monde de manière prémonitoire. Annonçant un monde déterritorialisé, une culture coupée de ses ancrages territoriaux. Cette conception du monde contemporain n’échappe pas à la dictature à laquelle on prétend échapper, au contraire.
L’annonce des bienfaits de la déterritorialisation, ça, c’était avant que ne s’impose la catastrophe écologique du réchauffement planétaire. C’était avant que l’on comprenne la nature de la nature et la nature destructrice de l’activité humaine « naturelle ». Aujourd’hui, nous pouvons penser le monde autrement.
L’erreur multiculturaliste est fondée au départ sur l’évacuation du caractère territorial des cultures sapiennes, et l’évacuation de la valeur du temps, dans l’espace de ce territoire ( éco-système culturel ). L’accélération de l’Histoire prenant valeur absolue et non pas relative. Notre perception subjective de l’Histoire sapienne est objectivée.
Voyons voir concrètement, comment se machine la pensée multiculturaliste carburant à la valorisation de la déterritorialisation du monde. Dans son État du multiculturalisme Will Kymlicka nous expose la nature de sa dissociation cognitive de manière très claire des les premières phrases.
« Les êtres humains ont montré une tendance persistante à se déplacer sur la surface de la terre, en tant que voyageurs, commerçants, missionnaires, conquérants, colonisateurs et réfugiés. De ce fait, l’existence de la diversité ethnique est une constante de l’histoire humaine et les sociétés modernes ne sont pas originales sous cet aspect. » WK
États du multiculturalisme par Will Kymlicka dans société 6 septembre 2010 Raison-Publique.fr
He NON, la « diversité ethnique » n’est pas « une constante de l’histoire humaine ». Elle ne l’est que si on fait abstraction d’une grande partie de l’Histoire sapienne, que si on fait abstraction de ce que nous étions à l’époque de ce que avons nommé « pré-histoire », pour l’exclure de NOTRE Histoire sapienne.
Pendant 2M d’années des groupes animaux du genre Homo ont migré sur la terre, partout sur la terre ; dont l’Homo erectus. Plusieurs théories existent aujourd’hui pour expliquer la naissance des sapiens que nous sommes aujourd’hui, soit en les faisant naître en Afrique seulement, émigrant de là partout sur la terre, à partir exclusivement de quelque individus ( Adam et Ève ) ( Out of Africa )6, soit autrement comme le mettent de l’avant les partisans d’une plurielle évolution sapienne à partir de l’Homo erectus déjà disséminé sur plusieurs continents à partir de l’Afrique ( Out of nowhere ). Reste que, sont avérées des traces de migrations sapiennes à partir de l’Afrique autour de 80 000 ans AP ( avant le présent ) (Homo sapiens = sapiens moderne ) et les sapiens de partout sur la planète ayant suivi la même évolution, déjà sur place, se seraient métissés avec ceux venus d’Afrique il y a ± 80 000 ans.
Sauf que, la donne de l’espace-temps est cruciale dans tous les cas et… c’est l’isolement de différentes populations qui a produit sous telles latitudes en ± 70 000 ans, l’adaptation cellulaire des corps qui a permis à différentes « races » de s’adapter au territoire occupé par ces populations. Au nord, il a fallu que se transforment les cellules de la peau pour pouvoir synthétiser la vitamine D malgré l’ensoleillement moindre sous cette latitude. Pour d’autres raisons, la forme bridée des yeux, la forme des lèvres, du nez, la pilosité, se sont incarnées en tant que caractéristique génétiquement transmissible différemment et a constitué des « races » que l’on connaît aujourd’hui. Les migrations et métissages afférents, ont ensuite permis l’apparition d’une déclinaison multiple de différentes caractéristiques tout autant génétiquement transmissibles et de plus en plus fines. Et, pour que de telles caractéristiques « raciales » se transmettent à de grandes populations de manière aussi distincte, il a fallu une bonne dose d’isolement dans l’espace et le temps. Donc, une bonne dose d’isolement, d’absence de contact soutenus entre les différentes populations sapiennes.
Le tout racial et culturel sapiens n’a pu se constituer multiple que si l’on admet le caractère territorial de la constitution des races et des cultures sapiennes. Ce tout est territorial, ne serait-ce que parce que la terre est ronde, et donc parce que la latitude compte. La latitude est territoriale. La culture l’est tout autant. L’agriculture est territoriale et partie de la culture, on est ce qu’on mange.
Notre capacité de nous adapter est une caractéristique commune qui produit des caractéristiques distinctes, autant biologiquement transmissibles que culturellement transmissibles. Et, ce sont des caractéristiques individuelles indissociables de la nature grégaire ( collective ) des sapiens.
Il n’y a d’individu que partie d’un groupe. L’inné compte peu en matière de culture, c’est l’acquis qui fait foi. La nature étant ce qui est transmis biologiquement ( en partie constituée par la culture ; comme le fait d’avoir migré sous telle latitude et de s’y être installé à demeure suffisamment longtemps pour que de génération en génération se produisent les mutations cellulaires transmissibles génétiquement qui ont changé la composition de la peau ) ; la culture étant ce qui est acquis après la naissance des individus, à même ce que la culture du groupe a pu produire et accumuler et qui est transmis par les individus du groupe aux jeunes générations, et pendant ± 150 000 ans toujours de manière orale, sans l’écrit.
Il y a eu migrations certes, mais à pieds, et incarnées dans un territoire fini. Les nomades que nous avons été avant la sédentarisation ont forcément migré dans un territoire fini, puis on voyagé dans un territoire fini, déterminé par la géographie, par les obstacles de la géographie, océans ( mouvants sur 2M d’années à force de périodes glacières ), chaînes de montagnes, fleuves et rivières.
Chaque écosystème a produit un effet sur la culture des différents groupes humains et sur leur cellules. Un écosystème peut avoir une très grande ou très petite étendue. Chaque culture s’est construite à même les caractéristiques du terroir, du territoire occupé à demeure un long temps donné, à même les ressources disponibles dans tel territoire, continental ou marin, désertique ou verdoyant, équatorial ou nordique.
La sédentarisation intervenue après l’apprivoisement du loup il y a ± 30 000 ans AP, dans le Croissant fertile notamment, a transformé de manière radicale les cultures sapiennes. Il y a ± 10 000 ans AP, s’est produit un gigabang culturel qui a produit le monde tel que nous le connaissons alors que pendant 2M d’années les cultures des espèces du genre Homo n’avaient pas changé, et alors que pendant ± 150 000 ans les cultures sapiennes ( humain contemporains ) n’avaient pas changé. Elles suivaient les migrations des troupeaux dont les groupes humains chasseurs-cueilleurs se nourrissaient, puis, subitement, se sont sédentarisées. C’est que, une Connaissance nouvelle acquise par déduction, grâce à l’apprivoisement du loup, s’est rapidement implantée dans les cultures sapiennes, à savoir, la logoparturicoïtincidence, le fait de savoir qu’il y a un lien de cause à effet entre coït et parturition animale et sapienne. Le fait de comprendre que le mâle a un rôle à jouer dans la naissance de petits de la femelle. On pouvait savoir quel mâle et le géniteur de tels petits de la chienne, on pouvait contrôler les naissances, choisir les géniteurs, influencer le caractère de la descendance, créer des troupeaux ayant telle qualité.
Ce qui a permis de comprendre qu’on pouvait apprivoiser d’autres animaux sauvages et à terme obtenir de les domestiquer après seulement quelques générations, et ainsi pouvoir se créer un garde-manger à portée de la main… ce qui a provoqué la sédentarisation, l’agriculture, l’écriture, la Cité… l’obsession du caractère géniteur du mâle, les religions, les religions monothéistes, le patriarcalisme, et j’en passe, jusqu’au réchauffement climatique provoquée par l’activité humaine.
Mais la sédentarisation n’a pas empêché totalement les migrations. Sauf qu’elles n’ont pas pendant longtemps changé la composition et l’homogénéité des groupes culturels et raciaux territoriaux sapiens grâce aux métissages. Ce n’est que le développement technique, technologique et scientifique qui pu rendre possible les migrations dont parle Will Kymlicka, de manière de plus en plus fréquentes, allant de pair avec l’accroissement des populations, et ce, de manière exponentielle sans précédent.
En moins de 100 000 ans, la population est passée de quelques centaine de millier de membres à ± 7MM d’individus (en 2011) ; elle est restée stable pendant 99 000 ans… et n’a commencé à croire qu’il y a ± 2 000 ans, sans que ne s’effacent les différences dans les caractères génétiquement transmissibles.
C’est ce qui donne aujourd’hui encore un tout pluriel racial et culturel humain diversifié. Mais, il en va de la cultur-diversité comme de la bio-diversité. Toutes deux sont menacées par l’activité humaine. Si rien n’est fait pour contrer l’activité humaine qui menace ces deux diversités, elles pourraient disparaître.
Pourrait naître un sapiens uniformément ocre, inadapté à toutes les latitudes… En effet, les métissages pourraient à termes engendrer un être humain uniformément « africaméricaneurasien ». D’autant si le standard doctrinaire volontariste de la multi-inter-culturalisation des cultures déterritorialisées s’impose partout sur la planète.
L’œco-culturalisme
D’où venons-nous ?
Si OUI, les « êtres humains ont montré une tendance persistante à se déplacer sur la surface de la terre, » ils ne se sont déplacés « en tant que voyageurs, commerçants, missionnaires, conquérants, colonisateurs et réfugiés » qu’après la constitution de « races » et de cultures distinctes sapiennes, à la faveur du développement de ce qu’a pu produire en terme de techniques et technologies certaines cultures, pas toutes, ce qui est le résultat de 2M d’années d’adaptations à différents territoires terrestres, qui ont créé différentes races et différentes cultures, sur une planète non seulement traversé d’océan, de chaînes de montagnes, de fleuves, d’étendues désertiques, difficiles à traverser, mais aussi, dans un planète ronde, comme on le comprend aujourd’hui, ce qui implique la réalité de ce qu’engendre l’existence des latitudes et donc aussi des ensoleillements distincts ; ce qui engage une diversité qui se reflète dans la nature ( biologie ) et des cultures des animaux que nous sommes. Nous sommes des êtres de la nature, non pas des abstractions dénaturées et déterritorialisées. Nous avons inventé les Dieux, inventé l’abstraction d’un Dieu unique, mais nous ne sommes pas des dieux, coupés de la nature, même s’il nous a créé à son image et à sa ressemblance ( en fait nous l’avons créé à notre image et à notre ressemblance… plus précisément, les mâles l’ont créé à leur image à leur ressemblance ).
Toutes choses qui engagent la diversité du tout racial et culturel sapiens qui est nôtre aujourd’hui ; et il se trouve que nous pouvons choisir de la conserver ou détruire cette diversité, sinon, menacer cesser de menacer sa pérennité. C’est une question de culture. C’est la culture qui détermine l’impact de notre activité et c’est notre culture qui permettra de détruire prématurément la nature, et c’est dans ce siècle que ça va se jouer. Le 21e siècle sera culturel ou ne sera pas… Comme tous les autres du reste depuis la découverte de la logoparturicoïtincidence… mais bon…
Il se trouve que si on est vraiment attaché à l’altérité qu’engage la diversité du tout racial et culturel sapiens, on ne peut mettre de l’avant une logique qui ne fait que menacer la diversité de ce tout. En effet, si toutes les parties deviennent « multiculturelles » ( en autant qu’une telle chose aussi déterritorialisée, donc désincarnée puisse exister concrètement ), le tout devient forcément singulier. C’est le fin de la diversité culturelle, toutes les parties ont été « multiculturalisées ». Si de surcroit, on comprend vraiment de quoi est faite la nature de la culture – et pour cela il faut se situer dans un espace-temps qui n’est pas endogène, auto-centré, tempora-centré, sous prétexte d’embrasser tout l’espace – comment militer en faveur la l’implantation partout du standard de la multi-inter-culturalisation des cultures ? Comment prétendre que les cultures DOIVENT toutes impérativement admettre leur multi-inter-culturalisation ?
La donne spatio-temporelle est cruciale dans la constitution des cultures. Il a fallu du temps pour constituer les races, et il a fallu du temps pour constituer les cultures. Le fait de ne pas pouvoir aujourd’hui déterminer les frontières de tel espace racial et culturel, n’empêche pas le réel culturel diversifié actuel est le résultat de l’œuvre du temps. L’instantanéité ne peut être de mise.
L’activité sapienne a de tout temps fait croitre de manière exponentielle la diversité dans la seule mesure d’un temps long qui a transformé l’homogénéité « initiale ».
Qui sommes-nous ?
Si les échanges de populations avaient été de tous temps instantanés, la diversité raciale et culturelle sapienne n’aurait pu naître. Et du coup, l’implantation sous d’autres latitudes n’aurait pu être possible.
La peau noire en pays nordiques empêchant la synthèse de la vitamine D n’aurait pu produire des populations adaptées à la nordicité, capables de survivre à la carence de vitamine D ( rachitisme, diabète, cancer, « elle influence plus de 200 gènes et aurait une action de réparation de l’ADN. » ( Wikipédia – Vitamine D ).
Cette diversité « initiale », « pré-historique », antérieure à l’ère dite moderne ( ± 4 000 ans AP ), s’est accrue de manière exponentielle depuis 4 000 ans au gré de la formation des civilisations et empires, au gré des migrations. Mais encore-là, dans l’espace qui est nôtre, le temps compte. Il a fallu du temps pour que naisse la culture italienne, née de la fondation de Rome par des colonies grecques. Pour que s’adaptent à ce territoire distinct de la Grèce, les Romains. Du temps pour que se constitue la civilisation romaine, puis l’Empire romain, pour que soit assimilés à Rome et dans toute l’Italie romaine, les apports culturels venus de partout dans le monde Romain. Du temps pour que se crée une langue latine distincte du grec, une culture distincte de la grecque. Plus tard, il a fallu du temps pour que la culture italienne intègre ce qu’ont importé en Italie naissante les voyages en Asie, via la route de jade et la route de la soie dont les vestiges dateraient de ± 7 000 ans AP. On retrouve des mentions de cette route en Chine il y a ± 2200 ans AP. Les pâtes alimentaires par exemple, aurait été « inventées » en Chine il y a 4 000 ans, la recette aurait transité jusqu’en Italie via la route de la soie et la Mésopotamie avant notre ère il y plus de ± 2000 ans. Il en a fallu du temps pour que l’Italie l’intègre. Il a fallu ensuite que la tomate venue d’Amérique du Sud via l’Espagne au XVIe siècle. Il a fallu que se rencontre les pâtes et la tomate, pour donner la cuisine italienne que nous connaissons, aujourd’hui répandue dans le monde… souvent imitée mais jamais égalée… rien ne vaut une cuisine italienne mangé en Italie…
Où allons-nous ?
La multi-inter-culturalisation déterritorialisée nous livre à des cultures désincarnées de petite Italie ou de quartiers chinois qui n’ont rien ni de l’Italie ni de la Chine, sauf quelques artefacts et produits du terroir ( puisqu’il existe encore ce terroir et qu’il n’a pas été encore complètement multi-inter-culturalisé ).
La notion d’espace-temps est cruciale. L’espace, c’est le territoire, le temps, c’est le facteur essentiel qui a permis de créer sur tel territoire, dans tel espace temps, telle culture qui participe à la diversité du tout culturel humain. Des cultures qui dans cet espace, évoluent dans le temps. La Rome antique n’était pas ce qu’est l’Italie moderne. Mais l’Italie moderne ne pourra être que comme la France moderne si le standard de la multi-inter-culturalisation de l’Italie s’impose partout, en France comme ailleurs… si la logique de ce standard s’impose bien sûr… or, heureusement le pire n’est jamais sûr.
L’œco-culturalisme responsable
Les sociétés, tel M. Jourdain faisant de la prose sans le savoir, ont chacune, sans le savoir, édifié une culture propre adapté à leurs territoires respectifs et ont, depuis ± 10 000 ans, à force de rencontres, conquêtes, métissages, échanges commerciaux et culturels, créé une diversité subtile, de plus en plus fine. Cette finesse a de tout temps été menacée par le rouleau compresseur impérialiste, mais jamais comme elle ne l’est aujourd’hui par le rouleau compresseur de la mondialisation du monde et de la culture. Être multiculturaliste aujourd’hui – c’est-à-dire, choisir de respecter, protéger, magnifier la richesse de la fine diversité du tout culturel et racial sapiens – consiste à rompre avec la doctrine multi-inter-culturaliste qui engage la multi-inter-culturalisation des cultures, des nations, des cités, des villes et des quartiers, voire même des individus.
Ce que les sociétés ont produit en quelque sorte sans le savoir depuis longtemps, aujourd’hui, elles pourraient le faire en toute connaissance de causes. On peut, à force de contempler, d’étudier, de comprendre comment se fabrique une culture, savoir, comprendre, que le fait de poser tel geste, de déterminer tel mode de fonctionnement dans tel écosystème culturel, toutes choses égales par ailleurs, pourra donner tel résultat, le protéger ou le contaminer, le détruire.
Ainsi, il est facile de convenir que l’ampleur de tel phénomène migratoire pourra produire tel effet dans tel contexte et tel autre dans tel autre. Un apport massif migratoire et concentré dans tel espace-temps culturel pourra produire tel effet, qui menace ou pas la diversité culturelle de l’humanité. Si la protection de cette diversité est choisie, il faudra se gouverner en conséquence. Encourager la multi-inter-culturalisation du monde n’est pas sans conséquences. Disqualifier d’emblée ce qu’on nomme « repli identitaire », fermeture à l’altérité, participe de l’irresponsabilité multi-inter-culturaliste.
Il en va de la responsabilité culturelle comme il en va de la responsabilité écologique. L’activité humaine est en cause. La régulation ou la non-régulation des flux migratoires est une question d’activité humaine. Il y a des choix à faire. La dissociation cognitive multiculturaliste prend le tout pour la partie ; applique aux parties les qualités du tout. Une partie serait fermée sur le monde si elle n’est pas multi-inter-culturalisée et cette fermeture serait néfaste… ce qui ne saurait être valide.
La responsabilité œco-culturaliste en prend acte et propose autre chose, propose d’être conscient de ce que nos choix engagent, y compris choisir de ne pas faire de choix. Choisir de laisser courir est un choix. Choisir de laisser faire l’activité humaine est un choix. Choisir de ne s’occuper des lieux dans leur État actuel sans comprendre ce qui est en cause, est un choix, un mauvais choix. En matière d’écologie, on a compris que c’était parfaitement irresponsable de tenir la bio-diversité pour pérenne quoi qu’il advienne de nos comportements. Ne reste qu’à en convenir en matière de cultur-diversité.
L’œco-culturalisme responsable et démocratique
La diversité culturelle des parties du tout culturel humain est une affaire de choix. Qui est en mesure de faire ces choix, sinon, les États-nations, les peuples ? Les peuples, en tant que seule autorité démocratique légitime sur leurs territoires nationaux respectifs. Chacun étant distinct des autres de par sa culture distincte, sa langue, son vécu historique, indépendamment du nombre d’individus constituant telle partie du tout culturel humain ( plus ou moins métissé ), et devant être aussi petit qu’une tribu, dans telle forêt amazonienne.
À charge de l’État en place, quel qu’il soit, d’en protéger la pérennité, la protection, si le peuple contrôlant ce territoire le désire quand l’État est démocratique ; à charge pour les autres de prendre la défense de la protection de cette tribu si le peuple concerné ne désire pas endosser l’éthique œco-culturaliste responsable et démocratique ; si tant est que le droit international permette la non-protection des peuples indigènes, par exemple.
« Ce que les conflits du multiculturalisme ont en commun est qu’ils rejettent le modèle antérieur de l’État nation unitaire et homogène. » WK
L’œco-culturalisme ne rejette pas l’État nation unitaire et homogène, puisqu’il n’est pas question d’imposer un standard uniformisateur, « unitaire et homogène ». Chaque nation détermine ce qu’elle choisit délibérément de faire sur son territoire national démocratique. L’ensemble des organisations et des nations œco-culturalistes défendent un tel principe, non sans s’assurer que chaque peuple est bel et bien en mesure de faire des choix conscients, éclairés, libres et démocratiques.
Ainsi, des nations pourraient décider consciemment et délibérément d’être multiculturelles – tel que le définit la doxa multi-inter-culturalisme – ou pas. Pourraient décider volontairement d’être unitaire et relativement homogène – l’absolu théorique étant impossible à incarner dans le réel.
Ainsi, le peuple souverain du Canada pourrait consciemment et délibérément – ce qui implique une démarche constituante démocratique jamais aussi claire et démocratique que validée par référendum – d’être multi-inter-culturelle, alors que le peuple souverain du Québec lui, choisirait consciemment, délibérément, librement et démocratiquement, de ne l’être pas, sans menace ni blâme. Voilà qui participe de la diversité culturelle de l’humanité.
L’œco-culturalisme
… œco-culturalisme… pour œcoumène7, la culture qui « habite » un espace donné, est une doctrine qui émane d’une analyse qui tient compte de ce qui s’est produit dans espace-temps culturel sapiens donné ; tient compte du temps que prend une société pour se construire en tant que culture sur un territoire donné. Oecumène : « Notion géographique pour désigner l’ensemble des terres anthropisées8 (habitées ou exploitées par l’homme).9 »
Il est question d’illustrer dans la dénomination même de l’analyse, le fait que chaque culture est liée à l’écosystème naturel qui l’a vu naître, prospérer, se développer, et que l’on reconnait distincte des autres cultures, chacune indissociable de son territoire, de son terroir et de l’histoire personnelle et collective vécue sur ce terroir par tel groupe humain, sur ce territoire, homogène ou diversifié. Uniformément désertique, ou plat, ou montagneux ou à la fois continental et marin, plat et montagneux. L’œco-culturalisme admet donc l’incarnation territoriale de la culture, dans des écosystèmes naturels et culturels où la vit bât de manière différente qu’ailleurs.
Aucune culture n’est homogène, mais ce n’est pas pour autant qu’elle doit être « multi-inter-culturelle ». Elle se décline toujours de différentes manières, du plus petit au plus grand dénominateur commun ; du plus petit au plus grand ensemble ; elle est tributaire de l’espace ( terroir ), et du temps ( évolution ).
L’œco-culturalisme aborde toutes les problématiques culturelles : autant celle liée à la situation des peuples indigènes et nomades ( incluant les Roms, etc ), que celle des nations infra-étatiques, que celle posée par la gestion des flux migratoires post-coloniaux ou autres, que celle inhérente aux « sans-papiers » ( les exilés économiques ).
La tâche est immense, étant donné ce qu’a produit et ce que produit encore l’impérialisme européen et états-unien, voire aussi le chinois et l’islamiste, et j’en passe.
« Pratiquement toutes les démocraties occidentales, ainsi que la plupart des États post-coloniaux, ont plus ou moins poursuivi cet idéal de l’État nation. Il a cependant été de plus en plus contesté. Il y a, sur le territoire de ces États, beaucoup de groupes qui ont leur propre langage, leur propre histoire, leurs propres cultures, héros et symboles. » WK
OUI, les États-nations ont par exemple fait disparaître maintes langues et dialectes, qui participaient de la richesse du tout pluriel culturel humain, et ce n’est pas près de s’arrêter, chaque jour disparaissent les derniers locuteurs de maintes langues. La question est, le standard de la multi-inter-culturalisation des cultures permet-il de s’en préserver ? Certainement pas, il engage pareillement la disparition de maintes langues, parce qu’elle est à géométrie variable. Par exemple aux États-Unis ou au Canada, soi-disant des sociétés multiculturelles mais exclusivement anglos, là où il est impossible de diffuser largement un film de langue autre que l’anglais, même sous-titré, même traduit en langue anglaise, à valeur exemplaire du caractère abstrait de la défense et protection de la diversité culturelle de l’Humanité.
Les minorités post-coloniales britanniques du Canada, par exemple les Sikhs Pendjabi de l’Inde ou du Pakistan, ont été parfaitement britannisés, anglicisé, qu’est-ce à dire de la protection de la diversité culturelle de l’Humanité, autant en Amérique qu’au Pendjab ? En quoi la diaspora pendjabi protégée par le multi-inter-culturalisme sera-t-il de quelque secours pour protéger la culture pendjabi au Pendjab, dans l’écosytème culturel territorial qui l’a vu naître si le Pendjab est multi-inter-culturalisé, dans son propre terroir ? En quoi la multi-inter-culturalisation du Pendjab sera utile à la protection de la culture pendjabi ?
« Ces groupes sont confrontés à l’exclusion ou à l’assimilation par ce processus de construction nationale. En réaction, beaucoup de ces groupes ont contesté les tentatives de construire des États nations homogènes et défendu un modèle d’État plus multiculturel. » WK
Les pendjabi du Canada déjà à moitié assimilés par la langue, le seront parfaitement dans deux générations, à moins que le communautarisme n’interdise de facto ou de jure les mariages mixtes… En quoi la multi-inter-culturalisation des cultures est-elle garante de la protection de la culture du Pendjab au Pendjab ? Comment donc une culture pendjabi saurait survivre à sa déterritorialisation ? Quel ancrage peut avoir la culture pendjabi de la diaspora si le Pendjab est pareillement multi-inter-culturalisé que ne le sont les cultures d’accueil qui soi-disant protège la culture pendjabi abstraite de son terroir, et partant détruit, déconstruit ? Ça n’a pas de sens, pas d’incarnation concrète.Tout repose non sur la réalité de ce qu’est une culture, mais sur l’abstraction de la notion même de culture, réduite à ses oripeaux folkloriques dénués de toute profondeur.
Pas étonnant que l’abstraction religieuse prenne tant d’importance dans de telles conditions, pas étonnant qu’un bout de tissus soit tenu pour l’essence même de l’identité culturelle d’un peuple, d’une ethnie, d’une religion, d’une secte, hors toute incarnation spatio-temporelle, quand la culture est déterritorialisée.
« Ces trois idées interdépendantes – refus de l’idée que l’État appartient au groupe dominant, substitution de politiques de reconnaissance et de considération aux politiques discriminatoires de construction nationale, reconnaissance des injustices historiques et offre de compensations – sont communes à la plupart des luttes pour le multiculturalisme dans le monde réel. » WK
Forcément quel que soit la politique adoptée, multi-inter-culturaliste, ou pas, c’est parce que la démocratie appartient à la majorité – au groupe dominant – que l’État décide ou pas d’être multi-inter-culturaliste, il n’y a que sous dictature que ce n’est pas le cas.
C’est parce que la majorité ( le groupe dominant ), DÉCIDE de substituer à la discrimination, des politiques d’égalité des droits. Cela participe dans tous les cas de la construction de l’identité nationale de l’État concerné, qu’il se vante d’être multi-inter-culturaliste ou qu’il ait honte d’être « discriminatoire ». C’est parce que la majorité démocratique endosse en toute légitimité démocratique des « offres de compensations », une « reconnaissance des injustices historiques » qu’il y a juste compensation et reconnaissance. Tout le contraire serait dictature.
Dans le monde réel démocratique c’est parce que la majorité décide que l’État national est ou n’est pas juste, sensible aux revendications de ses minorités historiques, indigènes, sexuelles, raciales, religieuses et autres, ou issues d’un flux migratoire mal géré. Ce n’est pas le multi-inter-culturalisme qui fait foi, qui doit faire foi, ce sont les valeurs collectives de la majorité, du « groupe dominant ».
On voit bien ici là où se cache l’impérialisme autocrate multi-inter-culturalisme canadian : dans la disqualification de la démocratie. Pour en venir à cette extrémité autocrate nouvelle génération, il a fallu que Pierre Elliott Trudeau se pose en impérialiste descendant neufrancien conquis se réclamant de son ascendance conquérante anglaise dans l’espace politique québécois et canadian pour parvenir à imposer au Canada anglais le bi-culturalisme bi-lingue, grâce à sa popularité au Québec. Comment ? En exaltant dans les années soixante la pulsion impérialiste conquérante neufrancienne… « le Canada nous appartienr », alors même que la descendance neufrancienne n’était plus qu’une minorité, ±25% de la population canadienne, et… le Canada appartenait à ce 25%… !? Vraiment !? « C’est à nous »… VRAIMENT !? … et ce fut l’apologie du French power et sa bonne fortune électorale, imposant à la culture anglo sa bi-culturalisation consubstantielle de sa pérennité territoriale impériale.
Il y est parvenu en disant en somme aux Canadians : « Si vous voulez tenir pour vôtre le Québec encore longtemps ( pulsion impériale politico-économique oblige ), il vous faut accepter notre impérialisme culturel franco. C’est donnant/donnant, gagnant/gagnant… d’autant que… cette identité bilingue canadian vous permettra de vous distinguer des États-Unis ( pulsion nationaliste impérialiste ) », ce qui a justifié le « nation-building » canadian qui a cours depuis et qui tente désespérément de nier le droit à l’autodétermination du peuple souverain du Québec ( pulsion impérialiste anti-nationalisme québécois, mais pro nationalisme canadian ), le Québec appartient à la Couronne britannique, aujourd’hui canado britannique, depuis la Conquête.
Mieux nous dit aujourd’hui John Saul, il n’y a pas eu Conquête mais Cession… comme si un peuple pouvait être objet de Cession ? Comme s’il était un objet appartenant à une Couronne.
« La majorité que vous êtes au Canada, le groupe dominant que vous êtes, cher canadian, ne fait pas en sorte que vous être propriétaire de votre démocratie ».
Paradoxalement, il disait en somme aux Québécois,es : « …vous appartenez au Canada, vous ne parviendrez pas à y échapper à l’impérialisme canadian, votre majorité ne vaut pas au Québec, vous n’êtes qu’une minorité au Canada,, je ne reconnais pas votre majorité politique du Québec, mais en échange, je ne reconnais pas la majorité culturelle du Canada. » Il a joué un impérialisme contre un autre. Sauf qu’ils ne s’annulent pas. Le Canada impérial s’impose toujours sur le territoire national du peuple souverain du Québec, réduit à « communauté ethnique » et, après le congédiement du dernier héritier de son legs, Stéphane Dion, l’impérialisme québécois ( le French power ) a fait long feu ; normal, les Québécois,es sont anti-impérialistes de par leur vécu de Neufrancien,nes ( qui ont « habité » le territoire de la Nouvelle-France en toute convivialité avec les Premières nations alliées ), et pour avoir vécu ce que représente le fait d’avoir été Conquis.
Un bilinguisme de façade canadian s’est imposé, mais il craque de toutes parts aujourd’hui. Forcément, le bilinguisme canadian en est un de façade, qui, au Québec, participe de l’assimilation des populations immigrantes à la majorité dominante anglo canadian.
Il a fallu ensuite que Pierre Elliott Trudeau nie le principe des deux peuples fondateurs bi-culturaliste et bilingue pour rapatrier la Constitution en 1982, et c’est là que s’est fondé le multiculturalisme canadian, qui continue à prétendre que la démocratie n’est pas valide. Ce qui l’est, c’est l’autocratie : doit s’imposer la pensée des élites éclairées sur la majorité démocratique incapable de se gouverner elle-même. Il est donc forcément dangereux que la démocratie s’impose au Québec, le peuple souverain du Québec doit être censuré par l’ascendant civilisateur des élites autocrates canadian et par l’État que ces élites ont heureusement su et pu imposer aux peuples souverains du Canada.
« Sans entrer dans le détail, il n’est pas difficile, pour l’expérience canadienne de distinguer d’emblée les Indiens, le Québec les groupes d’immigration ancienne ayant participé à l’histoire du pays, comme les Ukrainiens, ceux liés à une immigration récente, et même en cours, comme les Haïtiens. » MW
Le multiculturalisme : un concept à reconstruire page 2
par Michel Wieviorka | 19 février 2010 | Raison-Publique.fr
He NON, malheureusement, la multi-inter-culturalisation des Actes constituants de l’État du Royaume de la Couronne canada-britannique a fait en sorte de ravaler le peuple souverain du Québec au rang de « communauté ethnique » comme une autre.
Les cultures, toutes soi-disant multiculturelles
« … toutes les sociétés, ou presque, sont désormais multiculturelles, mais cela ne veut pas dire qu’elles transcrivent cette donnée factuelle en politique publique, en lois, en droit, en dispositifs institutionnels, dans ce qu’il a de meilleur, et contrairement aux accusations les plus superficielles relève d ‘un souci non pas de séparer les minorités et la Nation, mais de les articuler, non pas d’opposer l’universel et le particulier, mais de les concilier.10 » MW page 8
Les cultures des sociétés contemporaines ne sont pas « toutes, ou, presque » désormais multiculturelles. Ni en soi ni au sens de la doxa multiculturaliste. On peut encore faire la différence entre la culture française et italienne.
Les cultures sont omnivores, elles se nourrissent de tout ce qui se trouve à leur portée, et par conséquent elles sont multi-formes, multi-composites. Si elles sont capables d’en prendre, il est vrai que la bouchée est grosse, le festin copieux. À contempler la table, on peut penser que l’estomac omnivore culturel ne sera pas en mesure digérer le festin. L’indigestion est là pour sauver la mise. Voilà à quoi se heurte la doxa multi-inter-culturaliste, à une indigestion, les cultures ne peuvent plus avaler ce qui a été mis sur la table.
Même si, elles sont aux prises avec des minorités de plus en plus visibles, impérialistes, elles sont d’abord un tout fait de composantes multiples, de différentes compositions et natures, biologiques, territoriales, linguistiques, coutumières, morales, sociétales, idéologiques, religieuses, etc. Un tout pluriel auquel s’ajoute ce qui est accueilli, reçu, ajouté. Nuance !
Un TOUT à nul autre pareil, partie d’ensembles plus grands, radicaux ou transversaux ( intégrés ou superposés ), raciaux et culturels, trans-nationaux, voire trans-continentaux ( culture noire, culture gay, culture blanche, culture religieuse, culture agnostique, animiste, contre-culture, culture cosmopolite, culture populaire et savante, culture politique, culture idéologique, culture autocrate, démocrate, culture linguistique, etc. ).
« … il n’est plus possible de réduire à un modèle hier dominant, selon lequel un migrant se définit par le départ d’une société, l’arrivée dans une autre où il s’intègre ou s’assimile. Ce modèle, qui n’a jamais entièrement correspondu à la réalité, est mis à mal par les migrations alternantes, mais aussi par les norias, l’intense circulation des individus, ce que Alain Tarrius a appelé « la mondialisation par Ie bas » (titre de son livre paru chez Balland, Paris, 2003). » MW page 7
Si le modèle est mis à mal, ce n’est d’une part pas une raison pour le rejeter, sauf s’il est question de postuler qu’il faut le rejeter ; d’autre part, même s’il n’était pas complètement conforme au réel, c’est lui qui a prévalu, que cela soit ou pas perçu par le migrant. Oui, la modernité technique change bien des choses, pourrait justifier la multi-inter-culturalisation des cultures, là est la question du reste, mais reste que la multi-inter-culturalisation des cultures n’est pas une fatalité. On peut encore faire des choix.
La doxa multi-inter-culturaliste ne fait qu’imposer un standard soi-disant pluriel à un supposé unitarisme qui n’existe pas. On enfonce une porte ouverte, à grand renfort d’excommunications de principe mal fondées. Le tout carburant à maintes dissociations cognitives désincarnées, déterritorialisées.
« Ces points de convergence sont très abstraits et, dès que nous abordons les situations particulières, des différences importantes surgissent. » WK
On peut aisément le comprendre… tout repose sur maintes abstractions désincarnées, ce que dénonce le sociologue Michel Wieviorka. Mais ce dernier persiste à tenir le modèle proposé par la doxa multi-inter-culturaliste comme utile, or, il devrait songer à remettre en question l’utilité de prendre la partie pour le tout, à savoir, tenir à appliquer aux parties la qualité du tout pluriel et multiculturel humain, non sans carburer au plus navrant épanchement de bons sentiments.
« Aujourd’hui, tous les pays que j’ai mentionnés plus haut acceptent le principe de la présence définitive des peuples indigènes en tant que sociétés distinctes à l’intérieur du pays, ainsi que le fait qu’ils doivent avoir les droits territoriaux, culturels et d’autogestion nécessaires à leur subsistance. » WK
« … présence définitive »… Bien sûr, le mal est fait… la présence en question « sous Réserves » est réduite à peau de chagrin.
Or, ce n’est pas la doxa multi-inter-culturalisme qui a provoqué la reconnaissance des peuples indigènes, ce sont les valeurs collectives des peuples qui après être parvenus à quasi les anéantir ces peuples indigènes, n’ont plus d’utilité à les faire disparaître complètement, puisqu’il occupent tout l’espace nécessaire. Les cultures impériales se trouvent aujourd’hui à n’avoir qu’à faire en sorte que cette présence actuelle des peuples indigènes se maintienne et ne disparaisse pas complètement, non sans faire en sorte que les conséquences soient minimes. Ne manquerait plus que ça, exterminer ce qui reste des premières nations…
« Jusqu’à présent, j’ai décrit et expliqué les tendances mondiales en direction du multiculturalisme. Mais ces tendances sont-elles une bonne chose ? Fonctionnent-elles bien ? En un sens, il est peut-être trop tôt pour le dire. » WK
He non, il n’est pas trop tôt pour évaluer ce qu’a produit la doxa multi-inter-culturaliste.
« Cela ne veut pas dire que les politiques sont à présent fermement établies, et sont à l’abri de tout retour en arrière. Au contraire, le multiculturalisme est toujours sujet à débats dans la plupart des pays occidentaux, et un repli populiste reste toujours possible. » WK
« … repli populiste »… c’est tout dire… la culture savante des élites éclairées multi-inter-culturalistes doit s’imposer, contre la populace, contre le DEMOS en somme. Et, bien sûr, le multi-inter-culturalisme est par excellence anti-impérialiste et démocratique… la belle affaire !
L’oeco-culturalisme DÉMOCRATIQUE vs le multi-inter-culturalisme dictatorial
C’est là que vient à notre noble secours la pensée de Arash Abizadeh. La boucle est bouclée. Le DÉMOS national n’est pas légitime parce qu’il est limité à des frontières, tel qu’on peut l’apprendre dans son texte Démocratie, nation et ethnie : le problème des frontières | par Arash Abizadeh | publié le 18 décembre 2013 dans la revue raison-publique.fr
« La théorie démocratique affirme que le pouvoir politique n’est légitime que dans la mesure où son exercice est conforme à la volonté du peuple ; le nationalisme culturel affirme qu’il est sur la base de son adéquation à la culture pré-politique de la nation que l’exercice du pouvoir politique trouve sa légitimité. Mais la démocratie et le nationalisme culturel font face tous deux à un problème parallèle : Comment fixer les limites de la collectivité qui est supposée légitimer le pouvoir politique ? C’est ce qui explique pourquoi la démocratie a tendance à céder la place au nationalisme culturel, et le nationalisme culturel au nationalisme ethnique. » AA
Ici encore, la passion se mêle de raison. Le problème est canadian, le penseur Canadian. Comment fixer les limites de la collectivité ( québécoise : le peuple souverain du Québec ) supposée « légitimer » son « pouvoir politique » de peuple souverain doté d’un État du Québec souverain ( versus le pouvoir autocrate de l’État canadian ) ?
Arash Abizadeh est préoccupé par le fait que puisse se tenir un référendum gagnant invalidant les Aces constituants multi-inter-culturalistes canadian et fondant l’État souverain du Québec. Non seulement il met en place ce qui permet de disqualifier ce qui pourrait mener au résultat, mais il se réclame de la critique cosmopolitique pour structurer un argumentaire permettant aux canadianisateurs de disqualifier d’avance le résultat lui-même pour ne pas tenir compte d’un processus référendaire disqualifiant l’État illégitime autocrate du Canada ; ce qui lui permet de rallier la mouvance des soi-disant « citoyen,nes du monde », soi-disant neutres qui en mène large dans les générations montantes et plus particulièrement dans les universités anglophones de Montréal.
Ce qui ne manque pas de produire un effet déprimant sur la démocratie québécoise, sur ce qui permettrait de disqualifier la loi et le désordre autocrate canadian, et sur maint,es Québécois,es. Ce qui tend à décourager toute action, puisque même l’exercice démocratique courant admis partout ailleurs dans le monde se trouve disqualifié. À quoi bon…
Même si l’impact est minime, l’auteur compte sur cet effet pour combattre tout ce qui pourrait détruire son Canada, puisque va compter chaque voix, puisqu’on pourra afficher une soi-disant neutralité alors même qu’il n’y a rien de neutre dans le fait de disqualifier l’exercice démocratique généralement accepté dans le monde.
Tout ça, fondé sur quoi, sur quelle légitimité ? Absolument aucune. Même si l’on devait retenir la thèse qui subordonnerait toute décision d’un État nation à la règle du DEMOS sans-limite universel, rien ne permet d’accréditer l’idée que ce DEMOS sans limite universel se prononcerait en faveur de la dissolution des États-nations. Le supposer est abstraction pure, parfaitement désincarnée.
Préjuger du résultat d’un référendum mondial portant sur la disqualification des État-nations et la mise sur pieds d’une République mondiale ne peut en aucun cas légitimer la disqualification ex-cathedra des États-Nations. D’autant quand le raisonnement lui-même est si mal fondé.
« La thèse ici défendue est la suivante : si l’on assume que l’autonomie politique repose sur un sujet collectif dont la composition est constitutivement limitée et dont les limites sont établies de manière pré-politique, il devient alors impossible de résoudre à la fois le problème de la légitimité et celui des limites. » AA
Les limites du DEMOS ne sont pas établies de manière pré-politique dans les États-nations démocratiques, elles sont établies de par les Actes constituants de l’État de droit démocratique approuvés par Le Peuple, le DEMOS – jamais aussi directement et clairement que par référendum – un État de droit devant s’appliquer à tout sujet de droit vivant dans le territoire national concerné, en l’occurrence, l’État du peuple souverain du Québec. Un Peuple – un DEMOS ( élites et minorités comprises ) – habitant tel territoire limité, DÉCIDE d’invalider les Actes constituants d’un État dont il ne veut pas, et décide de valider les Actes constituant de la République démocratique du peuple souverain du Québec.
Il n’y a pas de limite au DEMOS pour tel territoire, il est constitué de toutes les personnes majeures qui l’habitent à demeure qui ont droit de vote actuellement dans l’État du Canada, ce qui vaut en démocratie contemporaine du moins. Est citoyen,ne toute personne qui habite ce territoire fini – incluant des dispositifs qui permettent de déterminer qui y habite et qui a droit d’y habiter quand une personne n’y est pas née.
Nul besoin de déterminer « à la fois » la question de la légitimité et des limites. Les limites pré-existent, elles sont tenues pour être valide, de facto comme de jure. Prétendre qu’il faut « à la fois » déterminer et ces limites et la légitimité de l’exercice est une pétition de principe, un faux dilemme sophistique qui tente de trouver réponse raisonnée à une angoisse canadian nationaliste à savoir : voir disqualifié et invalidé par référendum l’État illégitime du Canada et voir se fonder la République démocratique du peuple souverain du Québec.
L’auteur se réclame de la notion de la simultanéité mise de l’avant par les cosmopolitistes pour répondre à son angoisse et pour pouvoir disqualifier un dispositif démocratique parfaitement légitime, sur un territoire donné qui pré-existe ; ici, le Québec. Il ne tolère pas que s’applique le dispositif démocratique référendaire reconnu par les États-nations des Nations-Unies. Il invente une soi-disant légitimité mondiale démocratique qui aurait droit de décider ce qui doit s’appliquer sur le territoire national de tout peuple, de toute nation, sur tout sujet de droit. Ce qui ne manque pas de légitimer les disqualifications canadianisatrices.
Si tant est qu’il faille continuer à remettre en question les démocraties modernes, comme il se doit, en vertu de quel principe l’État du Canada serait-il légitimé de s’imposer par-dessus la tête démocratique du peuple souverain sans jamais avoir soumis ses Actes constituants à l’aval des sujets de droits du Québec tant et aussi longtemps que ne seraient pas résolus les problèmes philosophiques mis de l’avant par Arash Abizadeh ?
S’il est question de changer la donne démocratique, nul problème à ce que, dans cette attente le peuple souverain du Québec invalide l’État actuel du Canada et valide l’État qu’il veut sur son territoire national, ce, sur le modèle des États-nations actuels. Cet État du peuple souverain du Québec sera sur le même pieds que les autres pour faire face aux changements que lui-même et les autres décideront ou pas d’implanter à la satisfaction du DEMOS sans limite mis de l’avant par l’auteur, au besoin.
Du reste, la réponse à la question philosophique qu’il pose peut-être d’un tout autre ordre que la constitution d’une République mondiale, comme l’expose Catherine Colliot-Thélène dans La démocratie sans « demos »11. Une démocratie sans demos règle la question du « demos sans limite ».
Mieux, si ce procès d’intention n’a pas lieu d’être, si Arash Abizadeh est vraiment préoccupé par la légitimité de tout État-nation aux frontières parfaitement limités, pourquoi ne se lève-t-il pas pour disqualifier l’État du Canada, qui non seulement se réclame d’un DEMOS tout aussi limité que tout autre État-nation, mais en plus s’impose aux sujets de droits vivant sur son territoire, d’autorité et de force parfaitement impériale dénuées de toute légitimité et jamais validé par quelque DEMOS que ce soit, limité ou sans limite ? À défaut, est-ce à dire qu’est préférable la dictature aux démocraties contemporaines ? Est-ce à dire que n’importe quel kratos vaut mieux que tout demos ? En ce cas, il aurait mieux valu qu’aucune révolution ne renverse les monarchies anciennes. En ce cas, c’est le tout ou rien, tant et aussi longtemps que ne s’imposera pas, on ne sait comment, une démocratie mondiale spontanée, surgissant d’un coup, sans que rien ne change auparavant.
Comme si les démocraties contemporaines n’étaient pas en marche, n’étaient pas un grand œuvre en construction perpétuelle, récemment de plus en plus largement incarné dans la culture sapienne, dans l’espace et le temps de l’Histoire sapienne.
Comme si le fait que s’effondre un État de clair déni démocratique au nord des États-Unis d’Amérique, n’était pas une occasion de voir questionnés les États démocratiques contemporains ; une occasion de changement, de questionnements, quant à la validité des États-nations contemporains, quant à leur légitimité, mais aussi quant à leur responsabilité face au DEMOS sans limite humain. Comme si chaque fois qu’un kratos est à tout le moins contrarié, limité dans sa marge de manœuvre, n’était pas une façon de valoriser le pouvoir du DEMOS universel humain, de valoriser le pouvoir de tout sujet de droits, aussi petit soit-il, aussi démuni soit-il, sur un territoire donné, tenu pour être celui du kratos en question.
L’État démocratique du peuple
« La théorie démocratique et le nationalisme culturel cherchent tous deux à légitimer le pouvoir politique en démontrant sa compatibilité avec la liberté. Les deux théories s’entendent pour dire que ceux qui sont soumis à un régime politique restent libres, dans la mesure où ils se gouvernent eux-mêmes. » AA
Non pas ! Ici, c’est le sophiste qui parle, qui invente un homme de paille pour mieux ensuite le battre. On peut bien le comprendre en prenant connaissance des démonstrations de Catherine Collio-Tyélène qui revisite Rousseau et la réduction qu’on a retenue.
Il n’est pas question en « démocratie » que du seul gouvernement, que de seulement statuer sur ce qui gouverne Le Peuple, il est plutôt question de déterminer ce qui permet de gouverner Le Peuple de manière démocratiquement légitime ( par opposition à son contraire, l’autocratie, un pouvoir auto-proclamé par-dessus la tête du peuple ) ; plutôt question que Le Peuple devienne, soit tenu pour être, l’autorité suprême ayant pouvoir de déterminer ce qui gouverne le gouvernement qui gouverne Le Peuple ; question de déterminer ce qui permet de légitimer l’État de droit qui gouverne Le Peuple ; question de déterminer la nature des Actes constituants de l’État du peuple ; question de fonder l’État du peuple ; l’État dans lequel Le Peuple est le Souverain, l’autorité et le pouvoir suprême, soumis à aucun autre. Le Souverain n’étant soumis à aucune autre autorité que la sienne propre ; détenant le pouvoir d’agir en vertu de cette autorité et détenant un pouvoir qui ne dépend d’aucun autre pouvoir, d’aucune autre autorité.
Le Peuple se trouve à être Le Souverain. Le Souverain est l’incarnation concrète ( charnelle et personnelle ) de la souveraineté du peuple. En démocratie, nous sommes privés de cette incarnation concrète, de là l’idée du caractère insaisissable du DEMOS. D’où l’idée de Catherine Colliot-Thélène, précité, qui parle de démocratie sans DEMOS. Je dirais plutôt, sans incarnation concrète du DEMOS. En démocratie, nous sommes dans l’abstraction pure, nous sommes privés de concrète représentation de la souveraineté du DEMOS, privés de représentation du DEMOS. De là, l’idée de Arash Abizadeh d’en faire un DEMOS forcément sans limite.
La contradiction se résout dans l’acceptation du caractère abstrait de la démocratie, de l’État démocratique ; l’État étant une abstraction, une convention ; la nation, pareillement ; les contradictions se résolvent dans l’acceptation du manque d’incarnation de ces deux abstraction ; le manque créant une tension, il est question de tension créatrice, d’accepter les tensions, les contradictions, qui se résolvent dans l’acceptation de la nature eidétique de la démocratie ( une abstraction considérée dans son essence indépendamment de son existence ) ; la démocratie est une idée, une représentation abstraite d’une réalité concrète insaisissable, floue, donc tout sauf homogène ; un idéat ( une représentation ) ; un idéal donc ; une œuvre en perpétuelle construction.
Cet IDÉAT, a pour fonction de se poser dans l’État en tant que contraire à son contraire : la dictature de l’un, par-dessus la tête du peuple ; l’autocratie ( pouvoir auto-proclamé ). La démocratie n’a de sens que relatif. Que relatif à ce qui prévaut si l’essence, si l’esprit démocratique et foulé aux pieds.
Par ailleurs, la démocratie n’est pas d’essence morale. Ce n’est qu’un principe neutre. C’est soit un pouvoir auto-proclamé par-dessus la tête du peuple qui s’impose au peuple dans l’État que fonde l’autocrate ; soit Le Peuple qui détermine ce qui fonde l’État et ce qui doit et peut le gouverner.
À la limite, le peuple peut déterminer qu’il accepte d’être gouverné par un ou des pouvoirs auto-proclamés dans un État de non-droit parfaitement arbitraire. Cette dictature est « démocratique » tant et aussi longtemps que la dictature est admise par Le Peuple ou tant qu’elle se conforme aux actes constituants de l’État démocratique fondé par Le Peuple.
En se sens, nul besoin pour la démocratie que s’incarne l’auto-législation… comme le propose Catherine Colliot-Thélène, ce qui compte c’est le fait que Le Peuple détermine ce qui est légitimé par lui de le gouverner, via les Actes constituants de l’État du peuple souverain. Si ces Actes constituants déterminent que c’est l’État de droit qui s’applique, c’est ce qui doit prévaloir, mais ce n’est là qu’un épiphénomène.
La démocratie n’est ni libérale, ni morale, ni marxiste, ni de droite, ni de gauche, ni juste, ni progressiste… ni en soi, ni d’emblée. Elle ne l’est, en tout ou en partie, que dans le fait pour Le Peuple de le déterminer. La démocratie n’est pas objective, elle est subjective.
Le DEMOS et l’individu partie du collectif demos : « phrase » de droit
Le DEMOS, et les individus ( ce qui ne peut être divisé ) qui le composent est « phrase » de droit. Ils ne sont tout deux pas que « sujet de droit ». Sujet, ça, c’était sous dictature monarchique. Le Verbe fait chair, c’était le Souverain ( de droit divin ), et ses sujets contemplaient, observaient le verbe, en tant que dépendant du Verbe ; en tant que siège de la pensée ( silencieux ).
Comme il est, sous démocratie, Souverain, il n’est plus que sujet dépendant du Verbe, il est Verbe, et sujet pensant du Verbe, il a droit de parole. Il a pouvoir de nommer, de verbaliser, de se nommer lui-même d’abord en tant que seule autorité démocratique légitime ; il a droit et pouvoir individuel et collectif de nommer ce qui fait raison commune, droit commun. Chaque individu à droit au verbe, a droit de s’exprimer, de présenter ses arguments. Il est Verbe en tant que principe d’action, en tant que manifestant une action, un État ; un État ou une action en relation avec les autres constituants de la phrase humaine.
Le DEMOS – le collectif – et les individus partie du demos, sont Verbe de droit, sujet pensant du droit, et complément d’objet de droit, il est à la fois toute la phrase et chacun de ses éléments constituants : sujet, verbe et complément ( Dieu unique en trois personnes… ). Il est complément d’objet ( objet ), direct ( citoyen-ressortissant ), indirect ( réfugiés, sans-papiers, statut transitoire ), et circonstanciel ( visiteurs ). Objet, en tant que réel « perçu par les sens » ; qui existe indépendamment de l’esprit, de l’idée de peuple, de DEMOS ; en tant que but, motif de considération, d’attention individuelle et collective ; non pas en tant que « chose » inanimé.
Il est donc indifférent que les contradictions soient toujours de mise, que s’affrontent les différents pouvoirs, classes, idéologies, pensées, philosophies, identités, projets, politiques, minorités, majorités. La tension créatrice est de mise, elle est acceptée, sous le magister et l’autorité du DEMOS qui inclut le Kratos, les élites éclairées, les experts, les savants, les ploutocrates, les titulaires, les puissants.
Il est indifférent que la démocratie soit effective en tous ses aboutissements. Ce qui fait foi, c’est la volonté exprimée de la rendre effective, c’est que soit admis le principe et disqualifié ce qui le contre. C’est la pétition de principe, contre son contraire, l’autocratie, un pouvoir auto-proclamé par-dessus la tête du peuple, sans que s’exprime la volonté libre en matière d’État, non pas seulement de gouvernement.
Il n’est pas non plus nécessaire que pré-existe la nation, ni nécessaire qu’elle n’existe pas ou ne pré-existe pas. Ni nécessaire qu’existent les frontières, ni nécessaire qu’elles n’existent pas ou ne pré-existent pas.
Ce qui fait foi c’est le fait que l’État qui s’impose sur tel territoire à tel DEMOS soit validé par le DEMOS, par Le Peuple vivant sur ce territoire ( demos : peuple du lieu ; ethnos : de même origine ). Il est validé quand les Actes qui fondent et constituent l’État du peuple, quand les Actes constituants qui gouvernent les gouvernements qui gouvernent Le Peuple sont nommément validés par Le Peuple ; jamais aussi directement et clairement que par référendum, là où Le Peuple exprime sa volonté libre concertant ce qui détermine la nature et le contenu des Actes constituants de l’État. Et, cet État est légitime tant et aussi longtemps que Le Peuple valide ces Actes constituants. Quand est remis en question cette validation, rien d’autre que le fait de soumettre à nouveau aux voix référendaires du peuple les Actes constituants de l’État concerné ne permet de convenir qu’ils sont validés par Le Peuple.
Ce qui n’empêche pas la nation d’exister. Ce qui n’empêche pas l’État-nation d’exister. Ce qui n’empêche pas la morale d’exister, ni le droit, ni les droits, ni l’éthique, ni les idéologies de droite ou de gauche, ni tout ce qu’on voudra mettre de l’avant et qui se présente dans l’espace public.
Le Peuple Souverain du Québec
Appliqué au Québec, des partis politiques présentent sous coalition démocratique de libération nationale, avant les élections législatives à venir, un Programme COMMUN d’État démocratique républicain, sa députation multipartite est élue majoritaire par le demos reconnu par l’État actuel, et forme un gouvernement majoritaire en sièges, éventuellement en voix ( ou pas ). Le gouvernement sitôt élu appelle Le Peuple à se prononcer sur deux proclamations votées par l’Assemblée nationale du Québec qui prennent effet dès après l’obtention d’un OUI clairement formulé ( 50%+1) lors d’un référendum à doubles questions constituantes. Une première qui stipule que Le Peuple Souverain du Québec Proclame invalide sur son territoire national du Québec tout État qui, tel l’État du Canada, n’a pas obtenu pour ses Actes constituants le clair OUI référendaire des Québécois,es. Une deuxième qui stipule que NOUS, Le Peuple souverain du Québec, Proclamons seule valide, la Constitution primordiale de la première République démocratique du peuple souverain du Québec adoptée par la députation du Québec siégeant à l’Assemblée nationale du Québec.
Un OUI à la première proclamation fait s’effondrer à la face du monde libre la prétention démocratique de l’État actuel du Canada, fait s’effondrer sa légitimité démocratique ; un Oui à la deuxième proclamation fonde la première République démocratique du peuple souverain du Québec. Le droit international à l’autodétermination des peuples prévaut…
La dictature d’occupation multi-inter-culturaliste canadian et les menaces de représailles
Mais, ça n’empêchera pas les partisans canadianisateurs de mettre de l’avant la partition du Québec. Au nom de quoi ? D’un DEMOS sans limite universel ? … qui n’existe pas, qui n’est pas constitué… Est-ce légitime ? Certainement pas.
Une partition qui ne pourra pas davantage être légitimé par la soi-disant pré-existence d’un peuple, il n’y a pas une telle chose que Le Peuple canadian du Québec… Le Peuple, la nation canadian, vit au Canada. On pourra parler tout au plus d’une communauté multiethnique.
Et si le DEMOS d’un comté ayant voté NON prétend être légitimé de partitionner le Québec, forcément le DEMOS d’une ville ayant voté OUI dans ce comté ayant voté NON sera légitimé de se dire rattaché à l’État du Québec, pareil pour le quartier ayant voté OUI dans une ville ayant voté NON ; pareillement pour le DEMOS d’une rue ayant voté OUI dans un quartier ayant voté NON, et inversement, et pourquoi pas un immeuble… est-ce légitime ? Moral ? Viable ? Raisonnable ? Sensé ? Certainement pas.
Qu’est-ce qui devra prévaloir ? La raison du plus fort ? La morale ? Le droit international ? Le droit canadian ? Le droit québécois ? La guerre civile psychosociologique ? La terreur ? La guerre ? Les forces d’interpositions ? Le DEMOS sans limite universel ?
Qu’est-ce qui est moral, juste et bon ? Qu’est-ce qui est démocratique ?
Le jusqu’auboutisme partitionniste canadianisateur qui refuse de reconnaître l’existence du peuple souverain du Québec sous prétexte de disqualifier l’État-nation ? Celui qui nie la souveraineté du peuple du Québec ? Celui qui valide l’État de clair déni démocratique du Canada impérial depuis 254 ans ? Celui qui tente de faire pression sur le peuple souverain du Québec en proférant contre son État des menaces de représailles économiques, politiques, partitionnistes et militaires pour que continue impunément à s’imposer indéfiniment au Québec un État incapable d’obtenir pour ses Actes constituants le clair OUI référendaire démocratique des Québécois,es ?
Pourquoi l’État souverain du Royaume de la Couronne canado-britannique aux Actes constituants jamais validé ni par les Québécois,es ni par les canadians vaudrait-il mieux démocratiquement que l’État souverain de la première République démocratique du peuple souverain du Québec à la Constitution primordiale obtenant un OUI référendaire clair ( 50%+1) ? Parce que l’État souverain du Canada est multi-national ? Certainement pas quand ses Actes constituants sont invalidés par le DEMOS d’une des nations constituantes. Parce qu’il est multi-culturel ? Certainement pas puisqu’existe une nation au Québec. Le peuple souverain du Québec n’est pas une communauté ethnique, comme peut l’être, si tant est, la communauté ethnique italo-québécoise.
Le négationnisme cosmopolitique multi-inter-culturaliste
On peut arguer que les limites de la nation sont floues, on peut arguer que les frontières de la nation sont mouvantes, mais nier que les nations et cultures qui les structurent ( ou qui en sont l’émanation ) existent, c’est nier le multi-inter-culturalisme.
On ne peut à la fois nier l’existence des nations et des cultures tout en validant le multi-inter-culturalisme. On ne peut à la fois prendre la défense des nations indigènes et nier l’existence des nations. On ne peut séparer les cultures des territoires sans les priver de ce qui les a constituées, sans les désincarner, sans les priver de ce qui les constitue.
En fait, OUI, on peut… on peut prétendre tout ce qu’on veut… mais on n’est juste pas crédible, en prise avec le réel, on n’est dans la dissociation cognitive s’il est question de prétendre légitime un DEMOS sans limite qui n’est pas constitué, qui n’est pas consulté.
Le Peuple n’est pas une abstraction, même si la notion de peuple est une abstraction. Le DEMOS n’est pas une abstraction, même si la notion de DEMOS est une abstraction. La nation n’est pas une abstraction, même si la notion de nation est une abstraction.
Cette conscience a des conséquences objectives concrètes ( ce qui croît ensemble12 ) : manipuler des abstraction de telle manière qu’elles aboutissent à des conclusions qui n’ont aucune prise avec le réel, ne peut être considéré comme partie de la logique. Forcément, le raisonnement n’est pas valide.
« Plutôt que de commencer par la fiction du contrat social, et, pour ensuite se demander sur quel fondement pré-politique l’État peut être constitué, on doit procéder de manière inverse : commençons par prendre acte du pouvoir politique dans sa configuration actuelle, puis demandons-nous comment ce dernier peut devenir légitime.
Réponse démocratique : par le recours à des procédures et à des institutions participatives de contestation, justification, et prise de décision. Au final, il ne s’agit pas de repérer un demos antérieur au politique, mais bien plutôt de savoir, étant donné les structures de pouvoir existantes, quels individus devraient s’articuler dans des institutions démocratiques. La réponse démocratique : tous ceux qui sont soumis au pouvoir politique. Le demos est par conséquent à la fois partout et nulle part. Partout : en principe sans limites. Nulle part : un idéal régulateur qu’aucune collectivité articulée et réelle ne pourra jamais complètement incarner. » AA
Procéder de manière inverse, doit consister à inverser les éléments présentés… ce qui n’est pas le cas ici, il y a plutôt substitution d’éléments, non pas seulement inversion. On substitue « pouvoir » à État. On substitue une chose pour une autre. On parle d’emblée du contenant, pour lui substituer un contenu. L’État c’est le contenant, le pouvoir c’est ce qui est contenu dans le contenant. Le contenant c’est le l’État dans lequel est déposé un Verbe, le contenu c’est ce que dit le verbe.
Pour qu’il y ait inversion, il faut prendre en considération l’État constitué « dans sa configuration actuelle », non pas « prendre acte du pouvoir politique dans sa configuration actuelle ». Prendre acte du « pouvoir politique » c’est faire fi de l’État. Ainsi, s’il y a effectivement inversion, la « réponse démocratique » doit être… « par le recours à des procédures et à des institutions participatives » ( le référendum par exemple ), invalidé par le demos, l’État constitué « dans sa configuration actuelle sur tel territoire donné » par-dessus la tête du demos ( un État autoproclamé sans que ne soit convié le demos à approuver de qui fonde et constitue l’État ).
Au final, s’il n’est pas question de « repérer un demos antérieur » à l’État, il est donc question de faire du demos vivant dans tel État « dans sa configuration actuelle », le Souverain. Le demos étant tous ceux qui vivent dans les frontières de l’État « dans sa configuration actuelle ».
Le demos n’est pas partout et nulle part s’il est bien sûr question de prendre acte de la « configuration actuelle » de l’État. Le demos n’est donc pas sans limite. « Dans sa configuration actuelle » le demos est composé et seulement composé de toutes les personnes vivant dans l’État et dans cet État, sont habilitées, « dans la configuration actuelle », à voter toute personne majeure ayant statut de citoyen,nes.
Maintenant, s’il est question d’autre chose, il faut le dire. S’il est question de s’attaquer « structures de pouvoir existantes », question de s’attaquer à TOUTES les « structures de pouvoir existantes », c’est autre chose… puisque l’État ne comprend pas toutes les structures de pouvoir existantes. Du moins pas dans les États existants. Le pouvoir économique dans États capitalistes existants n’est pas compris dans les pouvoirs de l’État. Les États existant dans le monde capitaliste contemporain ont un pouvoir limité d’influencer, mais pas de contrôler les pouvoirs économiques qui transcendent les États existants.
Or, s’il est question de faire en sorte que le demos contrôle tous les pouvoirs qui s’appliquent à lui et au territoire limité qui est le sien de par « la configuration actuelle » des pouvoirs, oui, il lui faudra trouver comment avoir prise sur des pouvoirs économiques par exemple, qui s’appliquent à d’autres demos, voire à tous les demos limités vivant dans les « structures de pouvoir existantes » ( ou qui s’appliquent à un demos plus grand qu’il ne l’est dans les « structures de pouvoirs existantes », à un DEMOS universel sans limite donc ).
Cela ne veut pas dire pour autant que le demos est partout et nulle part, il est partout sur la terre, là où vivent des humains. Partout, ce n’est pas nulle part.
Comment articuler la régulation de tous les pouvoirs qui s’appliquent à plusieurs demos, ou à un seul demos sans limite, notamment les pouvoirs économiques ? La question reste entière. Mais comment être validé de prétendre que jamais aucun mécanisme régulateur ne pourra être articulé par le demos sans limite ou contrôlé par l’ensemble des demos limités vivant dans les « structures de pouvoir existantes » ? Il est parfaitement admissible que soient trouvées et implantées des dispositifs à tout le moins régulateurs des pouvoirs économiques capitalistes. Du reste, c’est ce qui se produit… mais avec plus ou moins de succès… ce qui ne veut pas dire que le demos sans limite ne pourra jamais y parvenir.
Par ailleurs, comment faire en sorte que chaque humain vivant dans « des structures de pouvoir existantes » soit partie d’un demos aux frontières limitées, ou soit partie d’un demos sans limite ? Encore là, nul besoin de postuler que seul un demos sans limite est légitimé d’y parvenir et que lui seul est en mesure d’y parvenir de manière légitime. Pour être légitimé de le prétendre, encore faudrait-il que le demos se soit prononcé là-dessus, à défaut, le fondement pré-étatique de la chose n’est que supputation, et non pas valide postulat.
Pour la constitution de l’État démocratique d’un demos sans limite mondial ( holo-démocratie )
L’idée de demos sans limite mondial défendue par Arash Abizadeh mérite d’être développée. On pourrait faire en sorte qu’il se constitue en État en prenant la méthode qu’il propose, à savoir, prendre « acte du pouvoir politique dans sa configuration actuelle » et prendre acte de l’incapacité des demos limités aux frontières actuelles d’avoir prise sur tous les pouvoirs qui s’appliquent aux États démocratiques qu’ils contrôlent.
Proposer que chaque demos soit appelé à se prononcer sur les Actes constituants d’un État du demos sans limite mondial ( l’holodemos ) qui aurait prise sur TOUS les pouvoirs qui s’appliquent à tous les demos limités tels qu’ils se trouvent « dans leur configuration actuelle », loco-démos.
Dans un premier temps l’Acte constituant consisterait à proclamer l’existence d’un demos sans limite mondial qui a droit démocratique de déterminer ce qui doit ou pas s’appliquer à tous les pouvoirs politiques et économiques qui s’appliquent à tous les demos limités actuels. Un référendum mondial serait tenu dans chaque État, pour que tous les demos limités aient l’occasion de se prononcer.
Ce qui permettrait le cas échant de déterminer qui est exclu de la somme des demos limités actuels, et qui doit être ensuite inclus dans le demos sans limite mondial : l’hόlodemos ( ὅλος, hόlos : entier, complet ), pour l’holo-démocratie, composée de infra ou loco-démocraties contrôlées par des infra ou loco-demos de multiples niveaux. Quelque chose comme ça !
L’évolution des cultures sapiennes
Le stade du miroir | la conscience de soi
Nous en serions encore au stade du miroir. Le JE se constitue peu à peu. Le NOUS culturel, le JE des différents collectifs culturels nationaux, raciaux, idéologiques, religieux, se superposent, voire se combattent. C’est la tension créatrice des pulsions internes de l’être. Mais le SOI n’est jamais que l’une des composantes du SOI. Il n’est jamais que colère, que joie, que misère ou que fortune. Le SOI compose avec plusieurs sub-personnalités. Il est plusieurs choses. Mais pas toutes les choses. Exite l’Autre.
La conscience de soi n’est pas naturelle, elle est culturelle et sociale. Le nouveau-né ne fait pas la différence entre lui et le monde. Le sein de sa mère n’est qu’une extension de lui. Aussi, la séparation d’avec la mère parait être « perdre une partie de soi-même », ce qui est douloureux, angoissant, d’où les pleurs. Et, tout se joue avec l’ensemble des sens, le toucher, mais aussi la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût. Une main cachée à sa vue, pourra l’angoisser parce que perçue comme perdue, puisqu’inaccessible à tout sens, sauf si le doigt est pincé. Cela vaut pour son corps comme pour celui des autres, qui ne sont pas distinct de lui.
L’Autre n’existe pas, tout est soi. À force d’expérience, l’enfant est en quelque sorte forcé par le collectif, par l’Autre de comprendre que l’Autre est distinct de lui. Le stade du miroir est celui qui définit la conscience de soi, du soi. Il n’a encore pas fait la séparation quand l’enfant ( ou un animal ), perçoit son image spéculaire comme étant un Autre. Quand il comprend que l’Autre spéculaire, c’est lui, il a compris le caractère fini de son corps, ce que Lacan appelle « la conscience de son unité corporelle ».
Le vocable « stade du miroir » est une « image ». La conscience de soi n’intervient pas grâce au miroir, l’expérience du miroir ne fait que permettre de comprendre où en est la conscience du soi de celui qui voit une image dans le miroir. La compréhension se fait par expérience, avec les sens, par déduction aussi. C’est la fin d’un monde, le début d’un autre. Le monde concret fusionnel, intègre l’abstraction de la séparation d’avec le monde. D’un côté il y a le monde et de l’Autre soi, et surtout, la conscience de soi. C’est culturel. L’enfant est avec sa mère, avec l’Autre, comprend un jour qu’il s’agit de deux corps distinct, être séparé de la mère, n’est plus angoissant, soi n’est pas détruit, soi existe, en soi. C’est relationnel. Le JE, la conscience de soi n’existe que parce que l’Autre existe. Ce qui permet de se définir soi.
En quelque sorte, les cultures fusionnelles sapiennes, d’abord inconscientes de leur propre existence de sujet distinct des autres, ont perçu l’Autre comme une extension de leur propre réalité, mais ont vite compris que ce n’était pas le cas… Ce qui permet de se définir soi. La nation, c’est la construction d’un soi collectif.
Au début, il n’y avait que des Cités en Grèce, par exemple, Athènes archaïque et Spartes archaïque. Qui ne savaient pas qu’ils étaient « Grecs », qui se faisaient la guerre et qui faisaient la paix, qui ne savaient pas qu’ils parlaient grec, puisqu’ils ne savaient pas qu’on pouvait même parler une autre langue que le grec. La compréhension de la nature grecque de la culture grecque n’est venue que par le contact avec l’Autre, vivant à Troie, par exemple, de l’autre côté de la grande étendue d’eau.
À Troie, vivaient des humains qui n’étaient ni comme les Spartes ni comme les Athéniens… ce qui permet de définir l’unicité de son corps culturel.
L’idée qui dit veut que les races n’existent pas, que les différences culturelles n’existent pas ( tout comme ), « nous sommes tous des humains » n’est-ce pas, participe de l’indifférencié fusionnel ; prétend que soi est illimité, sans limite. En somme, et d’une certaine manière, la négation de la réalité de l’existence des races, est une régression au stade antérieur à la conscience de soi.
Au Québec, le NOUS est proscrit, entaché. Prétendre au JE collectif serait une tare. La civilisation imposerait le standard de l’indifférencié. L’idée d’un DEMOS sans limite universel participe de cette régression.
Or, ce n’est pas parce que le JE a commis l’erreur de vouloir détruire le TU, qu’il faut pour autant TUer le JE. Le stade du miroir culturel consiste plutôt à célébrer le JE pour célébrer le NOUS, l’altérité. À prendre conscience du caractère fini, flou certes, mais fini, du JE collectif culturel « national ».
La fin de l’impérialisme !?
Le JE collectif des cultures est valorisé si, et seulement s’il n’est pas question de le fusionner à l’Autre. L’Altérité n’existe que s’il n’y a pas fusion. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille vivre séparés, sans communication.
Le JE collectif culturel est fragile, il faut en prendre soin. Il est avide de Connaissance, de partage, d’apprendre. Mais il lui faut du temps pour intégrer les nouveaux apports. Renoncer soi, à détruire l’Autre, ne veut pas dire se détruire soi. Renoncer soi à l’impérialisme ne veut pas dire accepter l’impérialisme de l’Autre.
Combattre l’impérialisme, ce n’est pas impérialiser l’Autre. L’idée que nous devons accepter l’impérialisme culturel des nouveaux arrivants, ne fait que participer à l’impérialisme. Pire, s’il est question de soi-disant justifier le nôtre… du genre : impérialisez-nous… pas de problème ( au saura bien y résister ), ce qui nous permet de continuer à vous impérialiser… pas question qu’on cesse… mais bon… tentez votre chance…
L’argument de l’éducation va dans ce sens… quand on nous dit… ne soyons pas sévère… comptons sur l’éducation… Il faut refuser les interdictions, l’éducation saura bien faire… Sous-entendu, on va les avoir à l’usure… ce qui est parfaitement une manière de dire, nous sommes supérieurs, l’Autre va le comprendre forcément un jour… ce qui permet de continuer à impérialiser l’Autre… il est inférieur, ainsi, c’est l’impérialisme culturel que défend le multi-inter-culturalisme, qui lui, sert de fondement et de faîte à l’impérialisme économique, technique, militaire et politique.
La fin de l’impérialisme passe plutôt par le l’oeco-culturalisme, qui protège la diversité culturelle de l’Humanité en refusant d’emblée le standard de la multi-inter-culturalisation des cultures. Des cultures ont droit de refuser de se laisser impérialiser, envahir, contaminer, qu’elles soient libérales ou « illibérales ».
L’Occident n’a pas eu à subir quelqu’Autorité que ce soit pour se civiliser… Elle s’est fait la guerre tant qu’elle a voulu, en paix, si l’on peut dire… personne ne lui a imposé une morale soi-disant trans-culturelle, soi-disant universelle, catholique. En vertu de quoi donc serait-il justifié de faire la leçon aux autres civilisations ? Et celles-là, enfin libérées de l’impérialisme occidental, ne pourraient-elles pas enfin se vivre dignement ?
Et s’il est question de censurer les cultures et minorités « illibérales », que ce ne soit pas posé en tant que vertu civilisatrice, mais bien en tant que dispositif impérialiste et moral totalitaire. Ce sera ça de gagné. La lucidité. Réciproquement tenir pour vertu l’admission du voile islamiste dans les cultures non-musulmanes, c’est se voiler la face sur l’impérialisme culturel islamiste, le miroir du nôtre.
Le stade du miroir, nous y sommes…
Luc Archambault | Québec, 2014 01 10 – 2015 02 18
Documentation et liens ____________________________________________
Démocratie, nation et ethnie : le problème des frontières
par Arash Abizadeh | 18 décembre 2013 | page perso | Raison-Publique.fr
Arash Abizadeh est professeur agrégé de théorie politique à l’Université McGill au Canada.
États du multiculturalisme par Will Kymlicka dans société 6 septembre 2010 Raison-Publique.fr
The Essentialist Critique of Multiculturalism par Will Kymlicka | dans penser l’éthique 19 février 2010
Will Kymlicka est philosophe. Il enseigne à la Chaire de philosophie politique à la Queen’s University à Kingston.par Laury Bacro | 25 février 2010
Quid de la gestion de la diversité en France ? Le cas des Français originaires des anciennes colonies françaises
par Laury Bacro | jeudi 25 février 2010 | Raison-Publique.fr
Laury Bacro est doctorante en philosophie politique avec l’Université de Montréal et l’Université de Poitiers.
Charles Taylor, Will Kymlicka et le multiculturalisme canadien lus par Daniel Bonilla Maldonado en fonction de La Constitution multiculturelle de Colombie
par Patrick Imbert | dans politique 19 février 2010 | Raison-Publique.fr
Patrick Imbert est Professeur à l’Université d’Ottawa et titulaire de la chaire de recherche : « Canada : enjeux sociaux et culturels dans la société du savoir »
Autres références
Par ailleurs ont trouve un article qui questionne sérieusement le multiculturalisme de manière fort pertinente.
Le multiculturalisme : un concept à reconstruire
par Michel Wieviorka | dans société 19 février 2010 | pdf | Raison-Publique.fr
Démocratie et frontières : le problème de la constitution du demos
Auteur : Dominique Leydet
Titre : Démocratie et frontières : le problème de la constitution du demos et le recours à l’histoire
Revue : Philosophiques, Volume 39, numéro 2, automne 2012, p. 405-419
URI : http://id.erudit.org/iderudit/1013694ar
DOI : 10.7202/1013694ar
Catherine Colliot-Thélène : La démocratie sans « démos«
Catherine Colliot-Thélène, La démocratie sans « demos », PUF, 2011
Actu philosophia – mardi 3 décembre 2013, par Jean-Baptiste le Bohec
Catherine Colliot-Thélène, 2011, La Démocratie sans « demos …
Martin Deleixhe « Catherine Colliot-Thélène, 2011, La Démocratie sans « demos », Paris, PUF, « Pratiques théoriques », 213 p.,
Revue européenne des sciences sociales [En ligne], 50-1 | 2012, mis en ligne le 06 juin 2012,
consulté le 08 janvier 2014. URL : http://ress.revues.org/1245
NOTES de fin de document ______________________________________________________
1 Raison-Publique.fr arts| politique| société, (Revue internationale semestrielle de philosophie sociale et politique publiée par les Presses de l’université de Rennes)
2 Ce qui lui fait distinguer deux types de multiculturalisme : « le multiculturalisme est-il apparu comme d’un côté limité à certain enjeux, et d’un autre côté, comme complexe, puisque susceptible d’alimenter au moins deux types de politiques, « éclatées » ou « intégrées » ».
3 « La Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (aussi appelée Commission Laurendeau-Dunton) est une commission royale d’enquête instituée par le gouvernement canadien de Lester B. Pearson le 19 juillet, 1963 avec le mandat de « faire enquête et rapport sur l’état présent du bilinguisme et du biculturalisme, et de recommander les mesures à prendre pour que la Confédération canadienne se développe d’après le principe de l’égalité entre les deux peuples qui l’ont fondée, compte tenu de l’apport des autres groupes ethniques à l’enrichissement culturel du Canada, ainsi que les mesures à prendre pour sauvegarder cet apport. ». La commission publia son rapport et ses recommandations en 1969, quelque quatre ans après la publication de son rapport préliminaire d’enquêtes paru le 25 février 1965. » Wikipédia – Bilan du siècle USherbrooke –
4 La déterritorialisation est un concept créé par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans L’Anti-Œdipe en 1972 qui décrit tout processus de décontextualisation d’un ensemble de relations qui permet leur actualisation dans d’autres contextes. Par exemple, dans l’Anti-Œdipe, Deleuze et Guattari font l’éloge de Freud pour avoir libéré le psychisme, par un processus de déterritorialisation, au moyen du concept de libido. Ils lui reprochent, en revanche, d’avoir reterritorialisé la libido sur le terrain du drame œdipien.
Dans Mille Plateaux, le terme sera repris pour caractériser plus spécifiquement le « corps-sans-organes » dans son développement et les auteurs introduiront alors une distinction entre « déterritorialisation relative » et « déterritorialisation absolue », la première laissant la place à une « reterritorialisation ».
Directement associé à la notion de désir dans la philosophie de Deleuze, ce concept a rapidement été utilisé dans d’autres branches des sciences humaines, par exemple en anthropologie ou en géographie humaine, puis a été transformé par cette réappropriation. D’une certaine manière, on pourrait dire que le concept lui-même a été « déterritorialisé ».
Devenu également concept de géographie culturelle, il désigne le fait de rompre le lien de territorialité entre une société et un territoire : la déportation des Acadiens, aussi nommée le Grand Dérangement, est un exemple de déterritorialisation.
5 L’Anti-Œdipe [ Minuit 1972- 494p ] est le premier des deux volumes ayant pour sous-titre Capitalisme et schizophrénie (le second sera Mille Plateaux) dans la collaboration entre le philosophe Gilles Deleuze et le philosophe et psychanalyste Félix Guattari – Wikipédia
6 L’hypothèse concurrente est celle de l’origine multirégionale de l’homme moderne ou de continuité avec hybridation défendue depuis les années 1980 notamment par l’Américain Milford Wolpoff (en), le Chinois Wu Xinzhi (en), et le paléontologiste et paléoanthropologue français Yves Coppens. Ces chercheurs repoussent la date de la migration originelle hors d’Afrique à deux millions d’années avant le présent et l’associent à Homo erectus plutôt qu’à Homo sapiens. Ainsi, Yves Coppens, qui aime nommer cette théorie « Out of Nowhere », ne croit pas à la seule origine africaine de l’Homo sapiens. Selon lui, le passage des Homo érectus aux Homo Sapiens s’est fait dans toutes les régions du monde, sauf dans un certain nombre de régions particulièrement isolées, notamment en Europe ou l’Homo érectus n’a pas évolué en Sapiens mais a donné naissance à l’homme de Néandertal. Par la suite, selon lui, il y a sans doute eu un « grand métissage » entre les Homo Sapiens venus d’Afrique et ceux se trouvant sur place. – Wikipédia – Out of Africa
7 Oecumène ( écoumène ) : du grec ancien οἰκουμένη, oiko’oumene (« terre habitée ») participe passif féminin substantivé de οἰκέω, oikeo (« habiter »), lui-même de οἴκος, oïkos (« maison »). Wiktionnaire -
8 Wikipédia – Anthropisation - En géographie et en écologie, l’anthropisation est la transformation d’espaces, de paysages, d’écosystèmes ou de milieux semi-naturels sous l’action de l’homme. Un milieu est dit anthropisé quand il s’éloigne de la naturalité (« Wilderness » pour les anglophones).
9 Wiktionnaire – Écoumène
10 Le multiculturalisme : un concept à reconstruire page 8 | par Michel Wieviorka | 19 février 2010 | Raison-Publique.fr
11 Martin Deleixhe « Catherine Colliot-Thélène, 2011, La Démocratie sans « demos », Paris, PUF, « Pratiques théoriques », 213 p., Revue européenne des sciences sociales [En ligne], 50-1 | 2012, mis en ligne le 06 juin 2012, consulté le 08 janvier 2014. URL : http://ress.revues.org/1245
12 Thomas De Koninck -La nouvelle ignorance et le problème de la culture,
Paris, PUF, « Intervention philosophique », 2000, réédité en 2001
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24 février 2015
DÉMOCRATIE 101 | culture, DÉMOCRATIE 103, Le PQ et sa politique